Partager la publication "Cheveux, urine, fumier… Des briques écologiques étonnantes"
Rappelez-vous, dans l’histoire des trois petits cochons, c’est celui avec une maison en briques qui s’en est sorti ! Cette technique ancestrale
à base de terre argileuse se positionne aujourd’hui comme une alternative au béton, encore utilisé en majorité dans le secteur de la construction.
En plus d’émettre énormément de CO2, le béton épuise les ressources en sable, consomme de grandes quantités d’eau… Et se détériore en moins de 50 ans !
C’est pourquoi, les artisans du BTP se tournent vers d’autres matériaux de construction comme le chanvre, le bois, la paille … ou les briques ! Si certains reviennent à d’anciennes techniques traditionnelles, d’autres y voient une opportunité pour recycler des matériaux polluants comme les bouteilles plastiques. Voici les trois initiatives les plus étonnantes.
Des briques en bouteilles plastique
Pour construire des maisons aux plus démunis, des Argentins ont eu l’idée d’utiliser une des ressources les plus polluantes au monde : les bouteilles plastique. Dans leur pays, seuls
30 % des 12 millions de bouteilles en plastique produites par jour sont recyclées !
D’où l’idée de créer la
fondation EcoInclusión, à Alta Gracia, dans la région de Córdoba. Ils construisent ces briques de manière bénévole. Leur procédé : ils broient les bouteilles plastique jusqu’à obtenir une texture s’apparentant à du sable qu’ils vont mélanger avec du ciment. Vingt bouteilles sont nécessaires pour une brique. Cette invention leur a valu le 1
er prix du concours régional Google Challenge.
Des briques à base de cheveux (humains)
La designeuse anglaise Ellie Birkhead recycle divers déchets, facilement trouvable dans sa région, de manière à les transformer en ressources. Résultat : elle confectionne des briques non cuites à partir de cheveux, de fumier, de bouteilles en verre, de laine, de cendres de paille ou encore de graines usées provenant d’une brasserie environnante.
Pour son projet,
baptisé “Building The Local”, Ellie Birkhead ne trouve ses matériaux que dans les commerces ou les fermes de la région, et s’appuie sur l’artisanat local et les industries traditionnelles pour concevoir ses briques. Ainsi, elle les fabrique dans la dernière briqueterie de la région de Chiltern Hills, dans le sud-est de l’Angleterre.
Des bio-briques en urine (également humaine)
Trois chercheurs (deux étudiants et leur professeur) de l’
université du Cap, en Afrique du Sud, ont choisi d’utiliser l’urine des élèves pour fabriquer des briques. Comme pour celles d’Ellie Birkhead, ces briques ne sont pas cuites mais séchées à températures ambiantes.
Les chercheurs ont prélevé les ions carbonates et calcium contenus dans l’urine, qu’ils ont mélangé avec du sable et des bactéries. Grâce à une réaction chimique complexe, la mixture se transforme en ciment. Plus les briques reposent longtemps, plus elles seront solides. Il faut tout de même 30 litres d’urine pour construire une seule brique (heureusement qu’il s’agit d’une ressource illimitée…).
Pour le moment, ces briques recyclées ne sont pas sur le marché. Mais, en France, des entrepreneurs développent des briques naturelles comme des briques en chanvre, inventées par le maçon Damien Baumer dans la région de Besançon, ou des briques en terre crue traditionnelles produites à grande échelle près d’Albi.