Partager la publication "Connaissez-vous Daisy, le robot d’Apple qui recycle les iPhone ?"
Croyez-vous en la réincarnation ? Apple, oui. C’est pourquoi il a imaginé Daisy, un robot qui désosse les iPhone. Objectif : récupérer un maximum de composants pour en recycler les métaux rares et précieux (or, tungstène, lithium, étain, cobalt…). Cela permettra de les réutiliser dans de nouveaux produits. La marque californienne, engagée depuis une dizaine d’années à réduire son empreinte carbone, ambitionne ainsi de réduire son impact environnemental. En 2021, seulement 20 % de l’ensemble des matériaux utilisés dans les produits de la marque étaient recyclés. Pour aller plus loin, il lui faut trouver de nouvelles solutions.
Depuis 2013, Apple travaille à mettre au point un robot qui permette le désassemblage d’iPhone devenus inutilisables (qu’on ne peut réparer) pour en récupérer les composants. À l’époque, le robot Liam 1.0 pouvait désosser un iPhone 5 en 10-15 étapes et 12 minutes. Puis une nouvelle version a vu le jour en 2015-2016. Sur une longueur de 30 mètres et avec 29 robots qui s’activaient, Liam 2.0 pouvait désassembler un iPhone 6 en seulement 11 secondes. Mais il ne savait pas gérer différents modèles de smartphone. Depuis 2018, Daisy a changé la donne avec sa capacité à traiter 23 modèles d’iPhone. Et l’an passé, Apple a recyclé deux fois plus de métaux rares et précieux.
Daisy : 4 étapes pour désosser l’iPhone
Direction Breda, à 1 heure de route d’Amsterdam, aux Pays-Bas. Véritable hub européen pour les activités d’Apple, c’est là que le robot Daisy opère. Pour des raisons de sécurité, c’est un entrepôt anonyme en pleine campagne qui abrite la machine de pointe. Sur 10 mètres de long, un ensemble de bras automatisés va désosser l’iPhone en quatre grandes étapes. L’environnement est bruyant mais des vitres en plexiglas contiennent les éclats intempestifs. Tout d’abord, un scanner identifie le modèle du smartphone. Puis il évalue son état (partiellement plié, tordu ?) pour que le bras articulé s’en saisisse avec le bon angle. Car il faut passer une broche sous l’écran pour le soulever.
Daisy fera en sorte ensuite de détacher le haut-parleur supérieur pour l’envoyer en recyclage. Ensuite, l’appareil passe dans un autre module. Où de l’air froid à -80 °C pulsée à forte pression pendant 30-45 secondes sur la batterie fait craquer la colle. Celle-ci est ensuite frappée avec vigueur pour la faire se décoller du châssis. C’est un recycleur qui va récupérer la batterie et en extraira les minéraux, comme le lithium.
Module photo, capteurs haptiques… chaque élément est isolé par Daisy
Troisième étape : un autre bras articulé vient percer l’iPhone à l’endroit des vis et des différentes attaches des composants. Cela représente entre 30 et 60 trous selon les modèles. De la sorte, Apple récupère d’un côté les vis. De l’autre, il démantèle les grands éléments de l’appareil (carte électronique, capteurs haptiques, caméra, enceintes audio, etc.).
Ces différents composants sont ensuite extraits à l’aide d’un bras vibrant pour, là encore, faciliter le recyclage des métaux rares et précieux. Enfin, le châssis est lui aussi isolé pour que l’aluminium déjà 100 % recyclé le soit à nouveau.
Jusqu’à 1,2 million d’iPhone traités par an
Apple vise ainsi une économie circulaire, avec cependant quelques éléments qui seront recyclés par des prestataires externes. Daisy est capable de traiter ainsi jusqu’à 1,2 million d’iPhone (environ 200 appareils par jour). Mais Apple est aujourd’hui limité par le nombre trop restreint d’appareils retournés par leurs propriétaires en magasin.
En 2022, 5,3 milliards de smartphone vont être jetés.
Rapport du forum international sur les DEEE.
En 2022, 5,3 milliards de smartphone vont être jetés, selon un rapport du forum international sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). La marque espère que son programme “Trade In” va permettre de récupérer davantage d’appareils dans les années à venir. Celui-ci offre une réduction du prix de son nouvel iPhone en échange du retour de l’ancien.
Objectif carbone zéro d’ici 2030, y compris pour ses produits
Déjà “carbone zéro” sur le plan corporate, grâce notamment à d’importants investissements dans les énergies renouvelables, le fabricant d’électronique grand public vise la neutralité carbone pour tous ses produits à horizon 2030. Globalement, la firme estime qu’elle doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 75 % d’ici 2030. Pour les 25 % restants, cela passera par de la compensation. Comme avec le soutien de projets environnementaux dans la région de Córdoba, en Colombie. Là-bas, elle s’emploie à soutenir la restauration et la protection d’une forêt de mangrove de près de 11 000 hectares.
Apple doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 75 % d’ici 2030.
Pour parvenir à son objectif carbone zéro global, il lui faut travailler aussi main dans la main avec ses 213 fournisseurs à travers le monde pour systématiser le recours aux énergies renouvelables. La marque les accompagne pour que tout soit aligné avec ses objectifs d’ici 2030. Déjà, en prenant en compte les différents efforts menés depuis 2012, Apple est parvenu en 2021 à réduire de 50 % son empreinte carbone par rapport à ce qu’elle aurait dû être sans ces mesures. Mais le chemin est encore long avant d’atteindre une véritable économie circulaire et une empreinte carbone neutre.