C’est en 2009 que le photographe français Maxime Riché lance projet “Climate Heroes”. À l’époque, le terme “changement climatique” est loin d’avoir la résonance actuelle. Voici plus de dix ans qu’il suit l’itinéraire de ces “héros du climat”. Des personnages qui apportent des solutions concrètes et à grande échelle dans les secteurs clés de la transition écologique, agriculture, transports, énergie, biodiversité…
Un livre Climate Heroes (éd. Hemeria) publié le 10 septembre leur rend hommage. Et ses portraits ont été exposés au jardin de l’hôtel de Sens, à Paris, du 18 septembre au 17 octobre. Dans le cadre de la première biennale sociale et environnementale Photoclimat.
Cet article a initialement été publié dans WE DEMAIN n° 35, en kiosque depuis le 26 août 2021. Un numéro également disponible sur notre boutique en ligne !
Depuis dix-sept ans, les 2 000 membres de l’ONG The Gambia Women’s Initiative, créée par Isatou Ceesay, se déploient pour collecter les déchets plastiques dans les villages gambiens. Rétribuées pour leur travail, elles recyclent la matière en portefeuilles, ballons… Parallèlement, Isatou Ceesay a obtenu du gouvernement l’interdiction de toute importation de plastique.
Le changement climatique a fortement déréglé les cycles de fonte des glaciers himalayens. Or les cultures des paysans vivant à leurs pieds en dépendent. Ingénieur civil à la retraite, Chewang Norphel, 79 ans, a imaginé une technique simple et peu onéreuse pour aider ses compatriotes du Ladakh.
Il utilise un phénomène naturel pour créer de petits glaciers artificiels. En ralentissant certains cours d’eau en des points stratégiques choisis. Permettant ainsi aux fermiers d’utiliser cette eau progressivement suivant leurs besoins.
Ancien bûcheron clandestin dans la forêt tropicale de Sumatra, Mas Paryoto, pendant son séjour en prison, a pris conscience des méfaits de la déforestation et, depuis, notamment par la création de coopératives de café, a réussi à faire prendre aux populations la mesure des bénéfices que pouvait leur apporter une forêt préservée.
Depuis une douzaine d’années, Bun Saluth, moine bouddhiste de 42 ans et les membres de la Monks Community Forest assurent la protection de milliers d’hectares de forêts au nord-ouest du Cambodge. Au côté des villageois convertis à cette cause, ils font la chasse aux bûcherons hors-la-loi, mais aussi aux braconniers.
En achetant un lopin de terre au Bec-Hellouin (Normandie), Perrine, ancienne juriste internationale, et Charles, ex-marin sur un voilier-école, s’étaient lancés dans l’aventure “avec une naïveté stupéfiante”. Refusant l’usage de toute énergie fossile et de machines, ils ont longtemps tâtonné avant de découvrir que la permaculture pouvait convenir à leur surface. “Nous voulions cultiver notre terre en harmonie avec la nature ; en retour, elle nous a offert des résultats stupéfiants.” Perrine et Charles Hervé-Gruyer sont considérés aujourd’hui comme les ambassadeurs de la permaculture dont le Bec-Hellouin est l’une des capitales.
C’est lorsque les stocks de morue de Terre-Neuve chutèrent vertigineusement, au début des années 1990, que la vie de marin de Bren Smith bascula. « J’ai compris que si je voulais passer toute mon existence sur l’eau, je devais envisager mon avenir autrement. » Après quelques expériences en aquaculture, il crée une ferme marine ressemblant à un échafaudage sous-marin, qui repose sur un système innovant et rentable de culture conjointe de varech et de coquillages. Et fonde GreenWave, dont la mission est de soutenir des initiatives similaires à la sienne.
Passer de 100 % d’énergies fossiles à 100 % d’énergies renouvelables… en moins de dix ans. Tel était le but, en 1997, de l’appel à projet du gouvernement danois. Il a été remporté par l’île de Samsø, dont la population de fermiers et d’éleveurs porcins n’était pas la mieux disposée à relever un tel défi. Le pari a pourtant été tenu. Dans les temps. Grâce au travail de Søren Hermansen, premier employé du projet à la tête de l’Energy Academy, et d’autres volontaires. Et au déclic provoqué par la fermeture des abattoirs et la perte de 200 emplois directs et indirects. Ce qui a entraîné une prise de conscience environnementale chez les îliens.
Ceux-ci ont contribué au financement des 10 éoliennes off shore du détroit de Cattégat. Qui connecte mer Baltique et mer du Nord. Arsenal écologique complété par une vingtaine de petites éoliennes installées dans des jardins particuliers, comme celle de l’électricien Brian Kjaer. « Notre vie a changé de façon très positive. Nous avons conscience du prix de l’énergie et sommes plus attentifs au rythme de la nature ».
“Pendant ma lune de miel, je conduisais une puissante décapotable sur une route idyllique d’Hawaii. Et j’ai soudain compris que si tout le monde faisait comme moi, le niveau de pollution sur terre serait insupportable.“ Pour Joe Justice, de Seattle, la solution n’est pas dans la suppression radicale et utopiste de l’automobile. Mais sans son optimisation environnementale. Lorsqu’en 2007, la fondation X-Price lance un concours pour la création d’une voiture consommant moins de 2,35 l/100 km, il écrit sur un Post-it “gagner X-Price”. Pour ce faire, il fonde Wikispeed, sorte de garage expérimental calqué sur le modèle collaboratif de Wikipédia. Et le résultat de ce travail open-source, c’est la Wikispeed SGT-01. L’une des voitures les plus sobres du monde et qui, évidemment, a remporté le X-Price.
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