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Quand les masques deviennent des œuvres d’art

Et si les masques de protection, objets anxiogènes par excellence, devenaient des moyens d’expression d’optimisme et d’engagement ? Telle est l’idée du projet artistique Maskbook. Le principe : les citoyens sont invités à créer des masques originaux pour “sensibiliser à la pollution de l’air, au réchauffement climatique, aux pandémies et aux grands enjeux reliant la santé et l’environnement”. Puis à partager des photos de leur création.

C’est en 2015, à l’occasion de la COP21, que le projet est initié par Alice Audouin, fondatrice de l’association Art of Change 21. Il rebondit naturellement au début de l’épidémie de coronavirus, sous le nom Maskbook Covid-19.

Des milliers de participants du monde entier ont déjà envoyé des portraits d’eux avec des masques DIY originaux. Pas question ici d’utiliser des masques chirurgicaux ou autres protections réservées à la lutte contre le coronavirus. Il s’agit plutôt de recycler des déchets, d’utiliser des matériaux naturels, inattendus ou d’avoir recours au digital pour imaginer un masque qui raconte la pandémie mondiale autrement…
Voici quelques exemples les plus originaux.

Ce masque, confectionné par l’artiste brésilien Rubem Robierb, est baptisé Ressusciter. “La crise du Covid-19 nous rappelle que nous ne sommes qu’une petite partie de la planète. Donnez-lui du temps et elle grandira et se régénérera … avec ou sans nous”, explique-t-il.

L’artiste couturier français Lamyne M. a nommé son portrait Suprématie Occidentale pour dénoncer cette région“qui a donné tant de leçons au reste du monde, tout en l’exploitant et le polluant plus que les autres”, et qui finalement “se retrouve à terre et au bord de l’effondrement, et demande de l’aide aux pays du Sud, de Cuba à la Chine”.

Ce participant de Chengdu en Chine a lui appelé son masque fait de clous et de bâtonnets en bois Armée de défense. “Ils protègent mon corps-forteresse contre le Coronavirus.”

Cette maman a nommé son portrait Ma fille, excuse-moi. Pour lui demander pardon de “la prise de conscience (écologique, ndlr) tardive de notre génération !”, écrit-elle.

L’artiste indienne Shubhika Lal appelle à “changer de perspective” pour que “nos maisons deviennent des sanctuaires pour notre bien-être et non plus des prisons.” Selon elle : “Nous devons apprendre à coexister avec tout, besoin nécessaire à l’évolution”. Cousu main, son masque s’appelle Une histoire de survie.

Le masque de cette belge, nommé Vivre dans un monde incertain, est accompagné d’une interrogation : “Dans un monde obnubilé par l’idée de la rationalité, du calcul, des prévisions, comment se préparer à vivre dans un monde où l’infiniment petit ( le virus, ndlr) bouleverse toutes les courbes qui deviennent folles ?”

Avec Des rats et des hommes, ce participant souhaite souligner le lien entre l’homme et l’animal : “Moins de poubelles remplies pendant le confinement dans les rues, moins de rats là où j’en voyais toujours… mais beaucoup plus d’oiseaux et de canards. Avec le confinement, on mesure davantage nos relations avec les animaux”.

Pour participer, envoyez votre portrait, sur fond uni, accompagné d’un titre et d’un message expliquant votre oeuvre, directement sur le site du projet.

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