Partager la publication "Covid-19 : un appareil imprimé en 3D pour détecter le virus en moins d’une heure"
Marre des cotons-tiges dans le nez ? Si les tests PCR devraient devenir exceptionnels pour les personnes vaccinées, ils restent désagréables, coûteux et tardent parfois à livrer leur résultat.
Pour la plus grande joie de nos narines, des chercheurs américains ont mis au point un appareil imprimé en 3D qui détecte le SARS-CoV-2, virus responsable du Covid-19. Le tout en moins de cinquante-cinq minutes. Et ce, grâce à un échantillon de salive.
Baptisé Minimally Instrumented SHERLOCK (miSHERLOCK), l’appareil a été conçu par des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), du Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering de l’Université Harvard et de plusieurs hôpitaux de la région de Boston.
C’est ce que rapporte L’Usine Digitale, citant une étude publiée le 6 août dans la revue Science Advances.
L’utilisation est assez simple. Il suffit de déposer 4 millilitres de salive dans un petit réceptacle situé en haut de l’appareil. Deux produits chimiques sont ajoutés à la salive, le DDT et le EGTA. Des batteries permettent alors de chauffer le tout à 95°C pendant trois minutes.
L’échantillon est ensuite filtré grâce à une membrane en thermoplastique – le polyethersulfone – résistante aux fortes chaleurs, afin de récupérer l’ARN viral. Il faut ensuite placer le filtre dans la colonne de la chambre à réaction. Et pousser un piston. Celui-ci perce un réservoir d’eau qui active la réaction chimique. Environ une heure après, l’utilisateur accède au résultat. Si l’échantillon est fluorescent, le test est positif.
Les chercheurs ont également développé une application mobile pour interpréter ce résultat.
Attention toutefois, les scientifiques n’ont testé l’appareil que sur 27 patients atteints du Covid-19 et sur 21 personnes en bonne santé. Dans 96 % des cas, il identifiait correctement les malades, et dans 95 % des cas les non-malades.
L’efficacité face aux variants a aussi été analysée. Les chercheurs se sont penchés sur les variants Alpha (anglais), Beta (africain) et Gamma (brésilien). D’après eux, le dispositif devrait également détecter le variant Delta (indien), majoritaire en France.
Ils utilisent pour cela la méthode CRISPR, appelée aussi “ciseaux moléculaires”. Le procédé permet de couper une petite séquence ADN propre au SARS-Cov-2, puis de révéler la présence du virus grâce au liquide fluorescent.
Rapide, ce test a aussi l’avantage d’être économique : selon les chercheurs, sa production coûte 15 dollars. Ils affirment qu’une production en série permettrait d’abaisser encore le coût à 3 dollars. Les plans sont disponibles en ligne en open source pour assurer une diffusion au plus grand nombre. Notamment dans les pays en manque de matériel médical.
“MiSHERLOCK élimine le besoin de transporter les échantillons de patients vers un site de tests centralisé. Il simplifie donc considérablement les étapes de préparation des échantillons, donnant aux patients et aux médecins une image plus rapide et plus précise de la santé individuelle et collective. Ce qui est essentiel pour une pandémie en constante évolution”, fait valoir dans l’étude Helena de Puig, chercheuse au Wyss Institute et au MIT.
Avant d’être utilisé, l’appareil doit toutefois recevoir l’autorisation de la Federal and Drug Administration (FDA), l’agence américaine chargée de réguler les denrées alimentaires, les médicaments et les dispositifs médicaux.
S’il était autorisé, il s’agirait d’un nouvel exemple de l’intérêt de l’impression 3D, déjà utilisée à plusieurs reprises durant cette crise sanitaire. Pour construire rapidement des maisons de quarantaine en Chine. Ou encore pour fabriquer gels, respirateurs, masques ou visières de protection.
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