Des Londoniens vont bientôt se chauffer grâce au métro

Dans les rames ou les couloirs du métro, les températures peuvent atteindre des sommets difficilement supportables pour les usagers. À Paris, le journal Le Monde relevait ainsi en juin dernier des pics dépassant les 37°C  sur certaines lignes.

Le métro londonien n’est pas en reste, avec des relevés souterrains frôlant les 40°C en période de forte chaleur. Une vraie fournaise, que la ville a décidé d’utiliser à son avantage. La chaleur de la Northern Line, la plus ancienne ligne de métro électrique au monde, devrait être redistribuée à 1 350 foyers ainsi qu’à des entreprises d’ici la fin de l’année.

La Greater London Authority (GLA) estime que l’ensemble de la chaleur gaspillée à l’échelle de la ville peut couvrir 38 % de ses besoins en chauffage”, précise l’entreprise Ramboll, chargé de la conception du projet, dans un communiqué de presse. “Elle pourrait même couvrir 63 % de la demande d’ici 2050 avec l’expansion des réseaux de chaleur”.

Chauffer les logements tout en rafraîchissant le métro

Concrètement, la ville prévoit d’installer une pompe à chaleur dans les tunnels de la Northern Line, au niveau de la station City Road. L’air chaud ainsi collecté sera redistribué à 1350 logements du quartier d’Islington via un réseau de chaleur.

Les locataires bénéficieront d’une énergie bas carbone et abordable. Les usagers des transports en commun, de leur côté, profiteront de couloirs mieux ventilés, donc moins étouffants et moins pollués. Inversement, en été, le système de ventilation permettra d’insuffler directement de l’air frais dans le métro.
 

À lire aussi : Pollution de l’air : des purificateurs pour mieux respirer dans le métro

Le principe existe aussi en France, bien qu’à plus petite échelle. Un immeuble parisien situé dans le 4e arrondissement profite de la chaleur générée par la ligne 11 pour se chauffer. Ce projet, mené par la RATP et le bailleur social Paris Habitat, permet de combler en moyenne 35 % des besoins énergétiques de 20 logements pendant la période hivernale.

D’autres pistes originales existent aussi pour tirer profit des déperditions de chaleur, et mettre en place un système plus vertueux. Toujours à Paris, la Piscine de la Butte-aux-Cailles chauffe son eau à 27°C… grâce à un data-center installé dans ses sous-sols ! 

Recent Posts

  • Partager

De Sentier Valley à La Boétie Valley : la mue du cœur start-up de Paris

Une tribune d’Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, Directeur Général Délégué, Le Village by CA Paris.

2 jours ago
  • Inventer

Surveillance des saumons par IA, élevages à terre… comment rendre l’aquaculture (un peu) plus durable

Face aux critiques croissantes contre l'aquaculture intensive des saumons, deux voies émergent pour rendre la…

4 jours ago
  • Découvrir

Sobriété : j’ai passé un hiver sans me chauffer

Et si on essayait de vivre l’hiver autrement ? Par choix plus que par nécessité,…

5 jours ago
  • Déchiffrer

Face au climat qui se réchauffe, le train pourra-t-il garder son cap ?

Après un an et demi d’arrêt forcé, la liaison ferroviaire Paris-Milan vient enfin de reprendre,…

6 jours ago
  • Ralentir

Sciences attaquées : nouvelle mobilisation Stand Up For Science

Jeudi 3 avril, des milliers de personnes – agents publics, étudiant·es, chercheur·ses et leurs soutiens…

1 semaine ago
  • Respirer

Classer les nuages : quand la science et l’art apprivoisent l’insaisissable

Longtemps insaisissables, les nuages fascinent autant les scientifiques que les artistes, tous désireux de capturer…

1 semaine ago