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Désextinction : le retour du Dodo, c’est pour bientôt ?

Alors que le WWF nous alerte sur la disparition de 69 % de vertébrés sur Terre entre 1970 et 2018, la question de la dé-extinction des animaux se pose de manière de plus en plus aigü. Il faut dire que la recherche avance à grand pas dans le domaine de la bioscience. Une avancée qui pourrait permettre de faire revivre des espèces disparues. Après le mammouth laineux et le loup de Tasmanie sur lesquels travaille déjà la start-up américaine Colossal, voilà que le Dodo pourrait montrer à nouveau le bout de son bec (crochu). C’est en tout cas l’ambition de la firme d’Austin, au Texas.

Colossal Biosciences a annoncé travailler sur ce nouveau projet, en parallèle des autres. Voilà donc une nouvelle espèce que la start-up veut ressusciter grâce au séquençage de son génome. Une fois cette étape réalisée, il faudra ensuite mélanger son ADN avec un animal proche actuellement vivant. Ainsi, pour le mammouth laineux, le but est d’utiliser une partie de l’ADN d’un éléphant d’Asie, dont certaines caractéristiques sont assez similaires. Pour le Dodo, Colossal n’a pas encore précisé quel serait le volatile encore en vie choisi pour la (re)production.

Le Dodo, un oiseau endémique de l’île Maurice

Aperçu pour la dernière fois il y a 361 ans, le Dodo est aussi appelé Dronte de Maurice (Raphus Cucullatus). Il est considéré comme une espèce éteinte depuis la fin du XVIIe siècle. Animal se déplaçant avec lenteur, il était haut en moyenne de 1 mètre et pesait entre 10 et 20 kilos. Il possédait un bec crochu ainsi que des ailes atrophiées qui ne lui permettaient pas de s’envoler. Peu craintif de l’humain, il ne fuyait pas le contact.

Mais ce qui a sauvé sa perte, plus que la chasse, c’est l’introduction par les marins de passage d’animaux jusqu’alors absents de l’île Maurice. Chiens, porcs, chats, rats… ceux-ci ont œuvré à l’extinction du Dodo. Que ce soit en les mangeant, en détruisant leurs nids ou par l’introduction de maladies (dont la peste). Si on ajoute à cela la destruction de leur habitat par l’activité humaine (plantations, déforestation…), cette espèce déjà fragile a définitivement disparu de la surface de la Terre un peu avant 1700.

La moitié des espèces animales pourraient disparaître de la surface de la Terre d’ici 2050, selon la World Animal Foundation.

Une levée de fonds de 150 millions de dollars pour redonner vie au Dodo

“Le Dodo est un parfait exemple d’une espèce qui a disparu parce que nous, les humains, avons rendu impossible leur survie dans leur habitat d’origine”, explique Beth Shapiro Ph.D., membre du conseil d’administration du conseil scientifique de Colossal et paléo-généticienne en chef de ce projet. “Ayant mis l’accent sur les avancées génétiques dans l’ADN ancien pendant toute ma carrière et en tant que première à séquencer entièrement le génome du Dodo, je suis ravie de collaborer avec Colossal et le peuple mauricien sur la désextinction et le retour à l’état sauvage du Dodo. J’ai particulièrement hâte de faire progresser les outils de sauvetage génétique axés sur les oiseaux et la conservation des oiseaux.”

Afin de mener à bien ce défi scientifique et technologique, Colossal vient de réaliser une levée de fonds de 150 millions de dollars (près de 140 millions d’euros). De quoi payer la recherche et les scientifiques mais aussi créer une toute nouvelle branche de séquençage génomique des oiseaux. Actuellement, une quarantaine de scientifiques travaillent par exemple à faire revivre le mammouth laineux. L’objectif, in fine, est non seulement de redonner vie à des espèces éteintes mais aussi de rétablir un équilibre dans les écosystèmes en réintroduisant ces animaux dans la chaîne alimentaire pour rééquilibrer l’environnement.

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