Écran, mon bel écran, fais moi belle

Tous les matins à son réveil, la puce implantée dans l’avant-bras de Violette, 32 ans, transmet un diagnostic scientifique ultraprécis des besoins de sa peau aux différents objets connectés de son appartement. Ces données cutanées sont instantanément croisées avec celles du bulletin météorologique (index UV, niveau de pollution, hygrométrie locale), de son génome, de son état de santé et de ses habitudes de vie.

Dans la salle de bains, elle jette un oeil ensommeillé à la « routine » beauté qui s’affiche sur le miroir. Ses produits cosmétiques personnalisés pour la journée seront prêts dans quelques minutes. Une fois les actifs high-tech appliqués, une autre « fenêtre » s’ouvre à côté de son reflet. Dix maquillages tendance subtilement harmonisés à sa tenue sont testés sur son visage en temps réel. Elle opte pour un look vintage qui fait fureur actuellement. Son make-up artist virtuel lui rappelle comment bien appliquer l’eye-liner.

En rentrant ce soir, elle ira récupérer à la borne beauté de son immeuble un kit cosmétique commandé par son hôtel à Hongkong, où elle passera son prochain week-end en amoureux. Scénario d’anticipation ? Pour partie seulement, car la beauté connectée est déjà une réalité tangible en 2014.

L’expérience diffère toutefois selon le degré d’imprégnation du digital dans son quotidien. Au Japon, par exemple, où la geek attitude s’est de longue date érigée en culture, « tous les points de vente cosmétiques sont équipés d’appareils de métrologie cutanée depuis au moins cinq ou six ans, explique Florence Bernardin, créatrice et directrice du cabinet conseil Information & Inspiration, qui recense les innovations beauté en Asie. Les Japonaises n’envisagent plus d’acheter une crème ou un fond de teint sans avoir fait évaluer scientifiquement l’état de leur peau ». Dans ce nouvel écosystème nippon – encore au stade des balbutiements en termes d’usage en France –, le concept de beauté connectée tutoie déjà le quotidien-fiction imaginé à l’horizon 2030 pour notre Violette.

Retrouvez la suite de l’article dans We Demain n°8

Vous pouvez aussi écouter notre podcast Radio Nova.

Patricia Coignard 
Journaliste 

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