Partager la publication "En attendant la pilule pour homme, connaissez-vous ces méthodes de contraception masculine?"
La contraception dite thermique (CMT) est une méthode réversible qui consiste à freiner la production de spermatozoïdes à l’aide d’un slip ou boxer chauffant qui augmente la température des testicules en les pressant vers le corps. Cette production n’est, en effet, possible que si les testicules sont soumis à une température inférieure à celle du corps. Ce slip chauffant, qu’il est possible de faire coudre par des couturières professionnelles, est prescrit à Toulouse par le docteur Mieusset.
Selon L’Association d’urologie de France, c’est une “opération bénigne réalisée sous anesthésie locale.
Elle consiste à ligaturer les canaux déférents pour empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide séminal. Extrêmement efficace, elle ne diminue en rien la puissance sexuelle”.
Marianne Niosi, animatrice au Planning Familial, précise qu’avant l’intervention, “les hommes peuvent faire congeler leur sperme“. La vasectomie ne concernait en 2013, d’après l’ONU, que 0,8 % des hommes — contre 22 % d’hommes au Canada, 21 % au Royaume-Uni et 7,9 % en Espagne — qui l’assimilent souvent à une “castration” .
Les autorités sanitaires britanniques préconisent aux médecins de proposer un choix le plus large possible pour permettre une décision éclairé. “Il faudrait que la vasectomie soit valorisée : il est aujourd’hui difficile en France de trouver des urologues acceptant de réaliser cette opération, et pratiquement impossible de l’obtenir sans avoir eu des enfants”, soutient la sociologue.
Mais, elle a néanmoins eu pour conséquence, affirment Nathalie Bajos, sociologue et démographe et Michèle Ferrand, sociologue et directrice de recherche au CNRS, de souligner comme première la responsabilisation maternelle.
“La contraception médicale, en laissant aux seules femmes la responsabilité d’être mère, les renvoie à la gestion individuelle des charges quotidiennes qui découlent de la maternité, et a permis d’éluder la question collective des discriminations sexuées sur le marché du travail, renvoyant ainsi à plus tard l’objectif d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes”.
Le plus grand obstacle à la contraception masculine reste, selon Pierre Colin, les hommes eux-mêmes : “certains hommes sont capables de s’injecter de la testostérone pour avoir de beaux muscles mais des injections d’hormones contraceptives seraient trop contraignantes pour les hommes… Ils doivent prendre leur responsabilité”.
Brenda Spencer, privat-docent en santé sexuelle et reproductive à l’Université de Lausanne, explique à Femina que la réticence à la contraception masculine “n’est pas qu’individuelle, elle est à spectre large, et concerne plusieurs pans de notre société. On retrouve en effet couramment ce manque de volonté dans l’industrie pharmaceutique, chez les médecins”.
“Pour eux la compétence contraceptive est directement liée à la compétence gestationnelle, donc aux femmes”.
Aux yeux de Marianne Niosi “l’idée que l’on se fait des hommes comme étant incapables de gérer leur contraception est infantilisante. Il s’agit d’une vision stéréotypée qui n’arrange finalement pas beaucoup les femmes”.
De son côté, l’Ardecom rappelle que la “contraception masculine et contraception féminine n’ont pas à être opposées l’une à l’autre mais qu’elles font partie intégrante du choix des personnes”.
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