Partager la publication "En Bretagne, cette maison écolo en roseau ne craint ni le vent ni l’eau"
À 50 ans, cette ingénieure reconvertie croit dur comme fer à l’avenir du végétal. A la tête de la société RizHome, elle tente d’implanter dans la région une filière complète allant de la culture à la construction de maisons en roseaux.
Le projet a d’ores et déjà piqué la curiosité du département d’ingénierie des matériaux de l’Université de Bretagne-sud. Ensemble, ils enquêtent sur les propriétés du végétal, nombreuses, selon l’ingénieure : la plante qui prolifère naturellement dans les marais bretons, en particulier dans le Golfe du Morbihan, est d’abord une ressource inépuisable.
“Les roselières poussent très vite, sans empiéter sur les terres agricoles, et sans engrais chimique. Là où il faut 30 à 40 ans pour renouveler un arbre, il faut un an pour un roseau”, souligne Mireille Avril.
De plus, le roseau joue un rôle de filtration des eaux qui se déversent dans la mer. Bien utile dans une région contaminée par les nitrates. L’ingénieure en éco-conception met aussi en avant la résistance aux intempéries de cette plante qui pousse les pieds dans l’eau. Non négligeable sous le ciel de Bretagne.
Pour un logement de 130 m2, comptez tout de même cinq tonnes de végétal. Sa partie extérieure doit être renouvelée tous les 80 ans. Quant au prix de vente d’une maison en roseau, il n’est pas moins élevé que celui d’un pavillon conventionnel mais apporte d’autres avantages, assure Mireille Avril :
“Le projet s’inscrit dans une démarche de développement durable et local. Nos maisons ne produisent aucun déchet et possèdent une haute performance énergétique, qui en font presque des maisons passives”.
Une filière roseau en Bretagne
Intriguée, la région Bretagne a misé sur ce projet pionnier : elle lui a attribué un appui technique et financier pendant 18 mois dans le cadre d’un appel à projets pour l’économie circulaire. Après le soutien de la Région, la Vannetaise espère désormais convaincre des investisseurs financiers pour développer sa société, et n’entend pas plier.