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Face à Amazon, ces villes lancent leurs sites de e-commerce

“Dans Ma Zone” contre Amazon. Telle pourrait être la devise de ces nouvelles plateformes de e-commerce qui voient le jour dans toute la France : depuis le premier confinement, de plus en plus de villes lancent des sites proposant des produits d’enseignes locales. Une façon de s’adapter à la crise du Covid-19 qui met le secteur à genoux, et de soutenir l’activité locale face à des sites comme Amazon.

Toulouse est l’une des dernières à se lancer. Son application mobile “Tout Toulouse” proposera dès décembre les produits de 300 magasins de la Ville rose. Tous les négoces locaux pourront s’y inscrire par la suite.

C’est à la Fédération des commerçants, artisans et professionnels toulousains que revient l’initiative. Son président, Philippe Léon, reconnaît qu’il serait illusoire d’espérer contrecarrer le géant Amazon. Mais la plateforme compte sur la mobilisation citoyenne pour appuyer les commerces locaux, notamment avant les fêtes de Noël. “Le but est de permettre des transactions directes entre commerçants et clients, sans intermédiaire ni commission“, explique-t-il au site Actu Toulouse.

Soutenu à hauteur de 660 000 euros – tout de même – par la métropole sur une durée de 4 ans, le projet s’accompagne d’une aide à digitaliser les boutiques, nombre d’entre elles n’ayant pas de site internet.

À lire aussi : Comment acheter éthique pendant le confinement ?

Click and collect facilité et livraison organisée

Cette initiative n’est pas isolée. Dès le premier confinement, des villes comme Nice, Tours, Vichy, Nogent-le-Rotrou ou Alès et son AlesOfcourses.fr ont créé leurs “places du marché” en ligne. Celle de Nantes réunit à ce jour les produits de plus de 1200 commerçants et artisans de Loire-Atlantique.

Ces sites entendent faciliter les transactions sécurisées pour les commerces qui n’auraient pas de e-boutique, ainsi que le “click and collect” ou la livraison à domicile.

“Le commerce, c’est 20 % des emplois du Grand Nancy“, justifie à Lorraine Actu le maire Laurent Hénart, qui a investi 40 000 euros dans Achetez-grandnancy.

Pour mettre en place de tels projets, ces villes font parfois appels à des prestataires de service spécialisés, comme Wishibam ou Ma ville Mon shopping, start-up en plein essor rachetée par La Poste. Cette dernière a déjà conquis une vingtaine de villes françaises et propose une offre commerciale en cette période de confinement : l’abonnement à ses services gratuit pour les collectivités et une commission abaissée sur les ventes des commerçants inscrits. Ils devront en revanche payer par la suite…

Transition numérique des commerces français

Outre la sauvegarde de l’activité locale, ces acteurs défendent une nécessaire digitalisation des commerçants français, la crise étant finalement l’occasion d’effectuer “leur transition numérique”. S’il est a priori difficile de s’opposer à cette “modernisation”, il n’est pas interdit de se demander si tous les commerces ont vraiment besoin d’une e-vitrine, individuelle ou collective, et si ces projets trouveront vraiment clients.

L’adjoint au commerce de la Ville rose, Olivier Arsac, le reconnait dans Actu Toulouse : “Un site internet et une appli ne valent que s’ils sont beaucoup fréquentés. Il faut parvenir à l’implanter dans l’esprit du consommateur. Mais il faut aussi que l’appli soit dotée d’un riche éventail de produits et de services, et que les commerçants y entrent massivement… 

Petit hic justement, les plateformes qui surgissent ça et là dans l’urgence de la crise commencent parfois à se chevaucher sur un même territoire. Au risque de dérouter les clients ?

Rien que dans la Ville rose, “Tout Toulouse” coexistera avec “Toulouse Boutiques”, l’initiative privée “Géo’local31” qui permet de localiser les boutiques sur la Haute-Garonne, “Click’n Co”, de la communauté de communes du sud toulousain, ou “Dans Ma Zone” qui elle couvre toute l’Occitanie. Les petits commerces, les collectivités et les plateformes qui les accompagnent ont encore du travail pour structurer le e-commerce local.

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