Le 22 août,
Ubuntu Edge, le projet de smartphone alternatif développé par Linux, tombe à l’eau. Sur les 32 millions de dollars nécessaires pour le mener à bien, seuls 12 ont été rassemblés. Début septembre, Apple lance en grande pompe les nouveaux iPhone 5S et 5C. Ces événements presques concomitants semblent consacrer la toute puissance des grandes compagnies sur le marché du smartphone…
Pourtant les critiques à l’encontre de ces dernières – a fortiori de la marque à la pomme -, vont bon train. Systèmes d’exploitation fermés, tarifs prohibitifs, durée de vie limitée… Les utilisateurs sont nombreux à éprouver de la désaffection pour ces téléphones qui, malgré une avalanche marketing ininterrompue, ont du mal à rester révolutionnaires 365 jours par an. L’introduction d’un capteur d’empreintes digitale sur le dernier iPhone, en plein climat de défiance post-affaire Snowden, n’arrange pas les repproches faits à Apple de verser dans le Big Brother.
Construisez votre téléphone !
Avec Phoneblocks, Dave Hakkens, un designer néerlandais, a voulu remédier aux problèmes d’obsolescence et d’évolutivité des smartphones. Il a imaginé un appareil personnalisable composé de blocs indépendants. Un bloc wifi, un bloc batterie, un bloc mémoire… tous ces modules s’encastrent les uns dans les autres à la manière de briques Légo, pour un portable à mille lieux du modèle unique et fermé proposé par Apple.
Aujourd’hui à l’état de prototype, Phoneblocks pourrait révolutionner la téléphonie s’il venait à être commmercialisé. Plus besoin de jeter le téléphone en cas de défaillance de l’un de ses composants, il suffira d’acquérir le bloc correspondant pour le remettre sur pied. Plus besoin non plus d’acheter un nouveau téléphone pour faire de meilleures photos, il suffira de changer le bloc optique. Plus de 650 000 personnes ont apporté leur soutien au projet sur le site de « crowd-speaking »
Thunderclap. Un plébiscite qui témoigne d’un réel désir chez les utilisateurs de téléphones plus durables.
Un smartphone 100% équitable Autre problème, autre solution : le
FairPhone se présente lui comme un téléphone éthique de long en large. Les matériaux rares qui le composent ont été extraits dans des mines congolaises éloignées des conflits. Tous ceux qui ont participation à sa fabrication, de l’extraction des métaux à ceux qui en assurent la promotion, ont été rémunérés convenablement. En Chine, l’entreprise a ainsi crée un fond destiné à améliorer les salaires et les conditions de travail des ouvriers. Enfin, la marque s’engage à utiliser des matériaux recyclables pour faire du Fairphone un maillon de l’économie circulaire.
Entièrement tactile, avec 16 Go de stockage et un quadriprocesseur à 1,2 Ghz, ce téléphone à haute teneur en RSE n’a rien à envier à ses concurrents. Pas même le prix, puisqu’il est vendu 240 euros, là où le dernier iPhone vous en coûtera 700. Sur un premier lot de 25 000 exemplaires fabriqués, 16 000 sont déjà précommandés. Les Fairphoneurs devraient débarquer dans les rues à la fin de l’automne.
L’initiative a fait des émules : en France, Morgan Segui, militant pour une
électronique équitable, envisage lui aussi de lancer un téléphone fabriqué à partir de matériaux écologiquement vertueux et tracables.
Pour ceux qui hésiteraient à se séparer de leur iPhone, le site
rachatdemobile permet de comparer toutes les offres de reprise pour recyclage. Y vendre votre smartphone vous permettra à coup sûr de récupérer de quoi vous offrir un FairPhone !