Vous avez peut-être déjà essayé de mettre du lait de soja, de riz ou d’amande dans vos céréales. Si tel est le cas, vous savez que ces laits végétaux n’ont ni le même goût, ni la même texture que le lait de vache.
Après la
viande végétale ou le
cuir de champignon, c’est pourtant bien le lait de vache qui semble prêt à être imité, bien loin des élevages traditionnels. C’est du moins ce qu’assurent les deux créateurs américain de la start-up
Perfect Day, deux ingénieurs issus du monde biomédical.
Pour fabriquer un lait bon pour la santé sans la moindre vache, Ryan Pandya (24 ans) et Perumal Gandhi (25 ans) ont eu l’idée d’utiliser le même processus que le brassage de la bière.
Ces deux passionnés de fromage ont ainsi modifié une levure laitière naturelle standard du département de l’Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture, USDA), en y insérant une séquence ADN de vache grâce à une imprimante 3D de laboratoire. Ils ont appelé cette levure “Buttercup”.
Cette transformation permet la fermentation de la levure et crée des protéines de lait lorsqu’on y ajoute des graisses végétales, du sucre et de l’eau. Et pour que ce lait synthétique soit garanti sans OGM, le produit final est filtré pour le débarrasser de toute trace de levure génétiquement modifiée.
En utilisant cette technique médicale pour faire évoluer l’alimentation, les deux Américains ont créé, assurent-ils, un lait plus nutritif, plus sain et plus durable que le lait d’usine. Selon eux, ce lait serait hyper protéiné, sans lactose, sans cholestérol, ni hormone, antibiotique ou stéroïde. Une alternative pour les vegans, les défenseurs de l’environnement et les intolérants au lactose.
Une étude publiée sur le site de Perfect Day assure que ce lait a également un impact positif sur l’environnement. Il permettrait de diminuer de 65 % la consommation en énergie, de 84 % les émissions de gaz à effet de serre et de 98 % la consommation en eau qu’engendre la production traditionnelle de lait.
Les premiers litres de ce lait devraient être commercialisés d’ici la fin de l’année. Probablement dans des produits à base de lait, comme du fromage ou des yaourts plutôt qu’en simple bouteille. Reste à voir s’il saura convaincre ceux qui ne consomment pas (ou plus) de lait pour des raisons de santé ou d’éthique.