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Genesis, l’agence de notation qui évalue la qualité des sols cultivés

L’impact de l’agriculture sur la qualité des sols et sur la biodiversité restait jusque-là une grande inconnue. Un type d’évaluation davantage attribué à l’immobilier, l’agroalimentaire ou la finance… Pour pallier cela, la start-up Genesis (ex-Greenback) a développé un outil pour noter la qualité des sols. Le but ? Améliorer la santé des sols cultivés pour faire prendre conscience aux grands groupes, et même à certains gouvernements, des effets de leurs activités agricoles sur l’environnement.

On peut alors se demander pourquoi cela n’existait pas jusqu’à présent. A cette question Quentin Sennié, le fondateur de Genesis y répond de façon très directe : “On ne mesurait pas l’impact environnemental de ces pratiques car, jusque-là, la rentabilité l’emportait sur tout… Désormais, l’urgence de préserver la planète a changé la donne.” 

Dans la pratique, “le score Genesis, issu de prélèvements, est calculé à partir de 35 indicateurs des caractéristiques agronomiques des terres. Ils sont regroupés en trois indices : la biodiversité, le carbone et la pollution ”, détaille Quentin Sennié. Cette méthode unique permet une mesure d’impact universel des sols cultivés analysés.

Les trois indices utilisés pour calculer le score Genesis.
Illustration : Genesis

Sols cultivés : aller au de-là du reporting classique pour éclairer les décideurs

Genesis, qui s’est lancée il y a 4 ans sous le nom de Greenback, va encore plus loin dans sa démarche. Cette année, la start-up propose une nouvelle plateforme de croisement de données segmentées. “Les parcelles sont notées sur une échelle normalisée de -100 à +100 par rapport à un référentiel prenant en compte autant que possible le contexte pédoclimatique (climat interne du sol) de la zone échantillonnée”, souligne le fondateur.

Système de notation extrait du site de Genesis pour mesurer l’impact environnemental des sols cultivés.
Illustration : Genesis

Une notation mêlant les prélèvements des sols avec des métadonnées, issue de la collaboration d’experts de tous horizons : écologues, spécialistes de la data, de la santé des sols… ”C’est une technologie qui rassemble des compétences et apportent des solutions, d’autant que nous travaillons sur du vivant, une matière complexe. On a besoin de toutes ces expertises car chaque sol est unique”, ajoute Quentin Sennié.

Ce croisement de données, qui va au-delà du reporting classique, s’attache à faciliter le choix des décideurs pour leur cahier des charges, et les agriculteurs, dans leurs pratiques. “L’idée est d’amener les décideurs à pouvoir entamer leur transition environnementale à l’aide de leur solution pour qu’ils identifient plus facilement les risques potentiels ou installés et y remédient”, insiste le fondateur de Genesis.

Vidéo de présentation de Genesis

Un outil pour fédérer autour de la protection de l’environnement

Une dynamique vertueuse dans laquelle s’est inscrit le groupe LVMH, un important client de Genesis. Ce dernier a recours à l’outil de la start-up pour vérifier la qualité de ses fournisseurs biosourcés en vin, parfum, textile. En outre, le groupe LVMH a organisé une mobilisation de deux jours courant juin, avec ses partenaires, fournisseurs et différentes directions internes. Tout ceci dans le but de les encourager à se responsabiliser sur les enjeux environnementaux.

“Notre outil a pour visée de fédérer les décideurs, à tous les niveaux, vers un but commun: la protection de l’environnement”, explique le fondateur de Genesis. Cette démarche a d’autant plus de valeur aujourd’hui. Car l’absence de vérification de la santé de sols a conduit à l’agression de la moitié des sols agricoles.

On a une baisse de la biodiversité qui est considérable. soit la perte de la moitié des stocks d’humus de carbone dans le sol depuis 40 ans. Une catastrophe mesurée après-coup en plus… ”, se désole Quentin Sennié lors d’une interview à France 24. Pour conclure, “Dès lors qu’on peut connaître son impact agricole sur l’environnement. On est plus à même de changer son comportement et arrêter de détruire ce qui nous fait vivre”.

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