Partager la publication "Google Street View : 15 ans d’innovations technologiques en 15 chiffres-clés"
Depuis 2007, le petit bonhomme jaune-orangé, Pegman, se balade dans les rues du monde entier grâce aux photos prises par des milliers de voitures équipées de radar Lidar et de caméras 360 sur le toit du véhicule. Elles fournissent un véritable travail de fourmi afin de mettre sans cesse à jour les rues de nos villes mais aussi d’ajouter de nouveaux lieux, urbains ou non, dans sa base de données. Initié le 29 mai 2007, le service Google Street View est intégré à Google Maps et permet de se balader virtuellement dans les rues.
C’est un des deux cofondateurs de Google, Larry Page, qui a eu l’idée de capter une vue à 360° du monde entier. Il a commencé par emprunter une camionnette du service de sécurité du campus Google à Mountain View dans la Silicon Valley en Californie et y poser des caméras sur le toit puis sillonner les allées du siège pour voir si son idée fonctionnait. Quelques mois plus tard, cinq villes des États-Unis possédaient déjà leur “Google Street View”. Il s’agissait de San Francisco, New York, Miami et Denver. Depuis, le service est devenu mondial. Pour ses 15 ans, retour en 15 chiffres-clés sur le succès de Google Street View.
Depuis le lancement de Google Street View, quelque 220 milliards de photos ont été prises par les équipes de Google mais aussi par le grand public qui peut participer et prendre des images à 360° de lieux publics. C’est la plus grande base de données au monde. Concrètement, le véhicule Street View prend en permanence des photos de son environnement et les radars Lidar (détection et estimation de la distance par laser) prennent des mesures et créent un nuage de points pour décrire de manière typologique les abords des vues (détection des bâtiments et de leur emplacement).
Dès les prises de vues réalisées, elles sont traitées à bord du véhicule de manière automatisée. En outre, les visages de personnes sont automatiquement floutés pour préserver la vie privée des passants. A noter aussi qu’un algorithme calcule le trajet que doit effectuer le conducteur pour optimiser le quadrillage d’un quartier et éviter de passer deux fois dans la même rue.
Depuis son lancement il y a 15 ans, Google Street View a déployé son service dans de très nombreux pays. “Les pays où nous ne sommes pas présents sont soit parce que la législation ne le permet pas (Corée du Nord, Chine…), soit parce que les conditions de sécurité de nos équipes ne seraient pas assurées sur le terrain (zones de guerre, risque de terrorisme, etc.)”, explique Gilles Dawidowicz, géographe et planétologue chez Google.
Depuis sa création en 2007, les véhicules de Google Street View ont déjà numérisé à 360° plus de 16 millions de kilomètres de rues, routes, autoroutes, chemins et sentiers. Rien que pour la France, la couverture est aujourd’hui quasi complète de l’ensemble des voies publiques de l’Hexagone.
En moyenne, Google Street View repasse une fois par an dans les rues des grandes villes comme Paris (dans ce cas, le nouveau quadrillage est réalisé en quelques jours seulement). Toutes les rues ne sont pas systématiquement photographiées mais celles les plus fréquentées et les quartiers les plus dynamiques (où il y a de nombreux travaux) sont renouvelées une fois par an en moyenne. Pour des zones moins denses et moins fréquentées, comme les rues d’un village par exemple, les mises à jour ont lieu tous les 3-4 ans environ.
Depuis le début de Google Street View, les véhicules ont déjà parcouru l’équivalent de 400 fois le tour de la Terre en prenant des photos de leur environnement.
Tel était le poids du premier équipement chargé de photographier les rues d’une ville. A l’origine, le premier module de captation à 360° était composé d’une petite quinzaine de caméras et de radars Lidar. Peu à peu, à mesure que la technologie a évolué, le poids est passé à 12,5 kilos puis, sur la toute nouvelle version à venir en 2023, un nouveau dispositif de 7,5 kilos sera déployé. Doté de poignées, de caméras modulables et de 2 Lidar, il pourra être posé sur le toit d’une voiture, tenu dans un sac à dos ou porté à mains nues selon les besoins.
Google a suivi pendant un an les niveaux de fréquentation des lieux les plus populaires dans le monde. Et il en a tiré un classement avec, sur le podium :
Google Street View enregistre 50 milliards de nouvelles données ajoutées chaque jour. Pour 50 %, c’est de l’intelligence artificielle qui enrichit la base de données en décodant des photos. En effet, sur une photo de devanture d’un restaurant par exemple, l’intelligence artificielle est capable de “lire” les horaires d’ouverture, un numéro de téléphone, le menu et les tarifs, les horaires d’ouverture, etc. Pour l’autre moitié des nouvelles données (25 milliards donc), cela provient de la communauté des “local guides”, c’est-à-dire le grand public qui va prendre en photo un plat dans un restaurant et l’ajouter sur Google, noter un lieu, etc. A cela s’ajoutent environ 1000 partenariats de contenu et les propres photos des équipes de Google.
L’Hexagone arrive à la neuvième place des pays qui sont les plus visités virtuellement via Google Street View. Voici le classement du Top 10 :
Il faut souligner que, concernant le deuxième lieu le plus populaire, le Serpent d’Océan à Saint-Brévin-les-Pins sur la côte Atlantique en Pays de la Loire, la photographie à 360° de l’oeuvre d’art a été réalisée par un particulier qui a uploadé sa prise de vue sur Google.
Cocorico, c’est grâce à Thomas Pesquet que Google Street View couvre aussi l’espace. Du moins est-il disponible pour visiter la Station Spatiale Internationale (ISS). Lors de sa première mission, Proxima, en 2017, l’astronaute français s’est porté volontaire pour photographier à 360° chaque cylindre qui forme l’ISS. Pour cela, il a dû tirer des fils à l’horizontale et à la verticale de chaque cylindre pour trouve le point central afin de disposer le matériel photographique au bon endroit.
Google va parfois au-delà de la simple prise de vue de rues et voies publiques. On peut ainsi visite en mode “Street View”, des lieux emblématiques comme le sommet du mont Blanc, le Mont-Saint-Michel, la Dune du Pyla ou encore les réserves du musée Mucem à Marseille. Mais pour le château de Versailles, Google a décidé d’aller encore un cran plus loin et a manuellement réalisé plusieurs centaines de milliers de photos (via la technique de la photogrammétrie) afin de pouvoir visiter Versailles à l’aide de lunettes de réalité virtuelle avec une définition encore jamais connue. Cela a nécessité plus de 3 ans de travail au total.
Il aura suffit de seulement deux matinées de prises de vue à l’aide d’un trépied léger pour créer un rendu virtuel à 360° du musée des Invalides à Paris, du tombeau de Napoléon Ier jusqu’au sommet de la coupole dorée de la cathédrale Saint-Louis en passant par la cour d’honneur. Créé au XVIIe siècle sous Louis XIV, ce bâtiment accueille à la fois des corps militaires, un hôpital, un lieu de culte, un musée de l’armée ou encore des services administratifs de l’ombre (renseignement, etc.).
Ce 24 mai 2022, Google dévoile l’intérieur d’une partie du bâtiment en Street View et permet de découvrir dans les moindres détails, “la coupole et son architecture en coque inversée, les fresques et peintures du plafond signées de Charles de La Fosse mais aussi la vue imprenable sur tout Paris depuis le ‘rooftop’, le lanternon de la coupole, composé de 13 kilos d’or et situé à 107 mètres au-dessus du sol”, explique Cécile Chassagne chef de mission numérique et innovation au musée de l’Armée et de l’Hôtel des Invalides.
Pour immortaliser en Google Street View des lieux peu accessibles, Google ne manque pas d’idées. Le géant américain a déjà installé son sytème de prise de vues sur une gondole pour photographier les canaux de Venise en Italie, sur un tricycle pour approcher au plus près du monument mégalithique de Stonehenge en Angleterre, tiré par des chiens de traîneaux dans le Grand Nord, sur un cheval pour traverser les Andes en Amérique latine, sur un chameau dans le désert d’Arabie…
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