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Grok : tout ce qu’il faut savoir sur l’intelligence artificielle d’Elon Musk

“Comprendre en profondeur et intuitivement”. Voilà ce que signifie Grok, un mot d’argot anglais imaginé par Robert Heinlein pour son roman de science-fiction En terre étrangère (“Stranger in a Strange Land” en anglais), publié en 1961. Grand fan du genre, le milliardaire Elon Musk a décidé de reprendre à son compte “Grok” pour baptiser son chatbot d’intelligence artificielle. Une nouvelle IA dévoilée le 4 novembre dernier via un message sur X (ex Twitter).

Visiblement, la pause dans le développement des intelligences artificielles réclamée par Elon Musk en mars dernier est à géométrie variable. Pas de véritable régulation éthique mise en place ? Pas de problème ! Le patron de X, Tesla, SpaceX… a révélé que, depuis ce week-end, un premier groupe de beta-testeurs commencerait à utiliser le chatbot. Mais quelles sont ses spécificités ? WE DEMAIN vous les résume.

Une IA directement intégrée dans X / Twitter… à condition de passer à la caisse

Grok est un modèle d’intelligence artificielle génératif. Il est capable de générer du texte, du code, de la musique, des images, des vidéos et d’autres formes de contenu créatif. En cela, Grok s’annonce assez similaire à ce que peut proposer ChatGPT d’OpenAI ou Bard de Google, par exemple.

Une IA développée par xAI. C’est la société dédiée à l’intelligence artificielle fondée par Elon Musk.

Un modèle de langage “curieux et qui recherche la vérité”. Tels sont les mots d’Elon Musk quant à Grok. Mi-juillet, lors d’une discussion sur X/Twitter, il avait affirmé chercher le “moyen le plus sûr de créer une intelligence artificielle” avec son projet. Mais sans rentrer en détail sur les moyens mis en place pour cela.

Grok a de l’humour. Du moins l’IA a été conçue pour “avoir un peu d’humour dans ses réponses”. L’annonce de son lancement précise que “Grok est conçu pour répondre aux questions avec un peu d’esprit et un côté rebelle, alors ne l’utilisez pas si vous détestez l’humour !” Par exemple, si on demande la recette de la fabrication maison de la cocaïne, Grok va commencer une réponse du type, “mettre en place un laboratoire clandestin”… avant de se ressaisir : “Je plaisante, ne vous droguez pas, les enfants. Les drogues sont mauvaises, d’accord ?” En outre, ses tournures de phrases devraient être moins guindées que d’autres IA.

16 euros par mois pour pouvoir utiliser Grok

Une IA directement branchée sur X. Grok a “accès en temps réel aux informations du réseau social X“. C’est ce qui différencie cette intelligence artificielle des autres. Elle a la capacité d’explorer tous les messages postés sur le réseau social. Un plus pour un suivi rapide de l’actualité. Mais pour ce qui est de la véracité des informations et des sources… c’est une autre histoire.

Grok sera intégrée à l’offre payante X Premium +. Passée la phase bêta de test, Grok sera une des fonctions de l’offre Premium + de la plateforme X. Pour y avoir accès, il faudra débourser 19,20 euros par mois (ou un peu plus de 200 euros par an) pour l’abonnement payant du réseau social.

Une phase de test avant un lancement dans quelques semaines. Depuis ce week-end, il est uniquement possible pour les utilisateurs de X certifiés d’avoir accès à la phase bêta. Et l’IA est loin d’être véritablement au point. “Grok est un produit en version bêta vraiment très précoce – c’est le mieux que nous ayions pu faire avec seulement deux mois d’entraînement –, il faut donc s’attendre à ce qu’il s’améliore rapidement au fil des semaines grâce à votre aide“, prévient xAI.

Une réponse (frustrée) à ChatGPT et OpenAI ?

Même si Elon Musk affiche de grands doutes quant aux intelligences artificielles et aux dangers que cela pourrait représenter, il s’y intéresse depuis longtemps. En 2015, il était même parmi les cofondateurs d’OpenAI, la maison-mère de ChatGPT et autres Dall-E. Aux côtés de Sam Altman, le PDG de la société américaine, il a été à l’origine de la société à but non lucratif qui visait à développer la recherche sur l’intelligence artificielle au bénéfice de l’humanité.

Mais, en 2018, estimant que les recherches d’OpenAI n’allaient pas assez vite et que Google prenait trop d’avance, Elon Musk s’est proposé pour prendre la direction de la firme. Une offre refusée par le comité de direction et qui a poussé le milliardaire à claquer la porte du projet. L’entrepreneur a alors évoqué un conflit d’intérêt avec Tesla pour se retirer d’OpenAI. Depuis, en 2019, OpenAI s’est muée en société à but lucratif et a levé plus d’un milliard de dollars, notamment auprès de Microsoft.

La relation entre Elon Musk et Sam Altman reste tendue encore aujourd’hui. Les deux hommes s’envoient régulièrement des piques via réseaux sociaux ou interviews interposées. Ainsi, samedi 5 novembre, Musk n’a pas hésité, dans une réponse à tweet, à affirmer que Grok était “une réponse à la monstruosité qu’est WokeGPT“. La patron de ChatGPT appréciera.

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