Diminuer ses déplacements
“Il suffirait que 5 à 10 % des actifs franciliens pratiquent le télétravail pour fluidifier sensiblement le trafic aux heures de pointe“, estime Anne-Sophie Calais, directrice d’Initiatives Télécentres 77, qui accompagne, coordonne et promeut la création de projets de télécentres et coworking en Seine-et-Marne depuis 2012.
Plus à l’est, collectivités et initiatives privées multiplient également les actions en faveur du télétravail. L’un de leurs objectifs : désengorger les axes routiers empruntés par les milliers de travailleurs frontaliers français se rendant chaque jour dans le grand-duché. À Piennes, un village de Meurthe-et-Moselle, situé à 20 minutes du quartier d’Esch-Belval, NumericALL propose ainsi depuis 2015 un large espace de coworking à destination des télétravailleurs français salariés au Luxembourg. D’autres lui ont emboîté le pas, comme la communauté d’agglomération Thionville Portes de France…
LE BUREAU, LIEU DE TRAVAIL ÉNERGIVORE
Un constat que renforcent les estimations de l’Arseg : les postes de travail attitrés dans les entreprises ne sont occupés qu’entre 40 % à 60 % du temps. “Un gouffre financier, mais aussi un non-sens écologique”, selon le cabinet de conseil et formations en innovation managériale Greenworking.
Le déploiement d’un plan de télétravail peut ainsi être envisagé comme une opportunité afin d’adapter des surfaces de travail aux besoins réels et durables des entreprises et de leurs salariés. Dans le cadre d’un benchmark annuel, le Club Green IT et ses partenaires ont quantifié l’empreinte environnementale liée à l’activité numérique d’un employé de bureau français en 2017.
Par exemple, chaque année, un salarié consomme en moyenne 80 kg de papier, 5 300 litres d’eau et 3,5 kWh d’énergie. À l’inverse, les espaces de coworking permettent de mutualiser le chauffage, la lumière… ou le matériel de bureautique lui-même, et ainsi de réduire la consommation des matières premières.
Dans un télécentre ou un espace de coworking, où les taux d’occupation avoisinent parfois les 100 %, la dépense énergétique annuelle d’un télétravailleur est de 0,5 à 0,8 kWh par an, soit 3 à 5 fois moins que dans un bureau traditionnel.
Pour des raisons tant écologiques que managériales et économiques, certaines entreprises comme SGS, Intel France, Orange ou Accenture France ont choisi de diminuer drastiquement la présence physique au sein de leur modèle entrepreneurial.
Outre-Atlantique, la société américaine Automattic – éditrice de WordPress.com – est allée beaucoup plus loin. Cet été, son fondateur annonçait la fermeture définitive de ses locaux de San Francisco, optant pour le versement d’une indemnité forfaitaire à ses 550 salariés télétravailleurs dans le monde. Diminution de l’empreinte carbone assurée.
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