Partager la publication "Johanna Rolland : “Nantes veut devenir une terre de réemploi”"
Parmi les stratégies à notre disposition pour réduire notre impact environnement, les 5R présentent bien des intérêts en termes de sobriété et d’économies. Les 5R, ce sont cinq principes fondamentaux à adopter pour un mode de vie zéro déchet : réduction, réparation, recyclage, réutilisation et réemploi. Ce dernier (réutilisation sans modification) est souvent à la peine car il nécessite une certaine structuration. L’agglomération de Nantes Métropole l’a bien compris et entend avancer sur la question grâce à un plan réemploi multifacettes.
Ce vendredi 17 novembre, Johanna Rolland (PS), maire de Nantes, a indiqué vouloir “faire du réemploi un marqueur du territoire nantais”. Pour cela, elle a évoqué les ambitions de l’agglomération en la matière ainsi que les moyens qui y seraient dédiés. Elle a répondu aux questions de WE DEMAIN à ce sujet.
WE DEMAIN : Pouvez-vous nous détailler le “plan réemploi” que Nantes Métropole compte mettre en œuvre ces prochains mois et années ?
Johanna Rolland : Il y a deux piliers dans notre stratégie pour faire de Nantes Métropole une terre de réemploi. D’un côté, le réemploi solidaire et, de l’autre, le réemploi industriel. Concernant le premier sujet, nous voulons mieux valoriser le gisement d’objets issus des déchetteries. En 2022, ce sont 470 tonnes d’objets de réemploi issus des déchetteries de Nantes Métropole qui ont pu trouver une nouvelle vie. Nous pensons que nous pouvons faire mieux.
Pour le réemploi industriel, nous allons non seulement recruter quinze équivalents temps plein mais aussi former les agents déjà en place. Le but est de mieux identifier les objets susceptibles d’être réemployés au moment où ils sont jetés. Présents à proximité des bennes tout-venant des déchetteries, ils pourront mieux trier et évaluer le potentiel de réemploi ou de recyclage des déchets. Dans la foulée, Nantes Métropole propose la création un fonds d’1 million d’euros pour financer des projets industriels innovants dans le champ du réemploi.
Et concernant le réemploi solidaire ?
Dans ce domaine, nous avons un double objectif. Nous allons d’une part renforcer notre soutien à l’ensemble des ressourceries de l’agglomération [plusieurs boutiques de ce type ont dû fermer ces derniers mois en raison de difficultés de gestion, NDLR]. Cela va se traduire par un renforcement des aides directes et la création d’un fonds d’investissement consacré à l’économie sociale et solidaire, proposé à l’initiative de Nantes Métropole. Concernant les aides, elles seront portées à 347 000 euros en 2024, un budget en hausse de 145 % par rapport à 2023.
Notre second objectif est la création d’une grande ressourcerie métropolitaine à Rezé. C’est la métropole qui prendra à sa charge le bail et l’aménagement du site. L’investissement sera de 860 000 euros pour une ouverture espérée en janvier 2025. Cette ressourcerie disposera d’un comptoir de dons, d’un espace de stockage et d’une boutique. Ce lieu viendra compléter l’offre déjà existante et permettra de répondre à une demande grandissante de nos concitoyens pour la seconde main.
Quid des achats publics ? Mettez-vous également l’accent sur le réemploi en la matière ?
Absolument. Nous avons déjà intégré cette tendance dans nos commandes publiques. Nous efforçons d’intégrer le réemploi à tous les niveaux et allons intensifier cette pratique ces prochaines années. Que ce soit par exemple pour l’achat de mobilier de bureau, pour le renouvellement de nos postes informatiques, de nos téléphones et même pour les opérations de voirie réalisées dans le cadre des travaux publics. Dans ce domaine, nous intégrons déjà 20 M de matériaux issus du réemploi.
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