Partager la publication "L’architecture parasite à l’assaut de la cité"
Pas un mouvement structuré, plutôt une tendance qui vient pointer les manques criants des mégalopoles contemporaines, et les combler : manque d’espace, manque de nature, manque de solidarité, manque de créativité aussi… « Pour moi, c’est une façon de revenir aux origines de l’architecture, qui doit d’abord répondre à des besoins urgents », résume Stéphane Malka.
Laisser cours à ses fantasmes
Car c’est bien là aussi le sens de ces protubérances : investir les espaces inattendus pour rompre la monotonie de la ville et susciter la réflexion. Comme le fait le street art, dont Stéphane Malka est issu.
« Penser la ville, panser l’architecture » est la devise de son cabinet.
Contre les grands ensembles impersonnels
Le parasitisme n’est alors qu’une utopie. L’architecte Yona Friedman, « maître absolu » de Stéphane Malka, imagine en 1959 une « Ville spatiale » faite de petits modules placés sur une grille et sur pilotis, comme suspendus dans le ciel. Les modules pourraient être déplacés en fonction de l’évolution des envies et des besoins de chacun.
En 1968, Jean-Louis Chanéac dessine des « cellules ventouses » multicolores permettant aux habitants des grands ensembles d’agrandir leur logement à leur gré.
Dans la foulée, à Genève, l’un de ses amis rend l’utopie concrète. Alors qu’il vient d’avoir un enfant, et excédé par les difficultés à trouver un appartement plus grand, Marcel Lachat greffe pendant la nuit une « Bulle Pirate », imaginée par Chanéac, à sa fenêtre. Un coup médiatique réussi : il devra la démonter mais les autorités lui proposent aussitôt un logement décent.
Un espace pour les sans-abri
Le Français a aussi construit « des maisons démocratiques » destinées à un public plus large : des préfabriqués qui se nichent au-dessus des toits ou entre les tranches des immeubles, à 40 % des tarifs du marché. Deux ont été installés à Paris et une dizaine sont à l’étude. « L’idée est de faciliter l’accès à la propriété. La seule surélévation sur le parc haussmannien peut faire dégringoler la pyramide du foncier ! », s’enthousiasme l’architecte.
Architecture vivante
« Paris a besoin de plus de flexibilité pour se rénover et pour rester dynamique ! » lâche Stéphane Malka. Un petit rappel de biologie en somme : les parasites ne sont pas toujours néfastes aux organismes qu’ils colonisent. Ils viennent souvent leur insuffler de la vie.
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