Partager la publication "L’architecte paysagiste Thaïlandaise Kotchakorn VoraaKhom veut penser la ville autrement"
À la tête du cabinet Landprocess, l’architecte paysagiste thaïlandaise Kotchakorn Voraakhom conçoit des constructions qui permettent de faire face au changement climatique. Adepte du concept de « paysage urbain », elle milite pour une construction plus responsable. Son engagement lui a valu d’être sélectionnée par la BBC parmi les « 100 femmes inspirantes et influentes du monde ».
Dans le cadre de l’événement ChangeNOW, qui se tient à Paris du 25 au 27 mai 2023, elle a été sélectionnée dans les “25 Women Shaping the Future”. 25 femmes inspirantes porteuses d’espoir pour notre futur. Et dont WE DEMAIN est partenaire. Cette architecte et activiste dévoué ambitionne de transformer la façon dont les villes sont conçues en augmentant leur résilience face aux impacts du changement climatique en Asie du Sud-Est.
« Un architecte doit desservir toute la ville, toute la population et tout l’écosystème. Nous avons des clients inattendus : les oiseaux et les abeilles », affirme Kotchakorn VoraaKhom. Ses conceptions et son travail innovants établissent une nouvelle norme pour l’urbanisme durable, inspirant le changement à l’échelle mondiale.
Dans une ville comme Bangkok, livrée à l’avidité des promoteurs, ses propos ont de quoi surprendre. C’est en partant de ce principe que l’architecte paysagiste a conçu l’immense toiture végétale de l’université thaïlandaise Thammasat 2. Elle abrite pas moins de 7 000 m2 de rizières ! Les cultures en terrasses permettent l’irrigation des plantes lorsqu’il pleut. Des bassins retiennent l’eau les jours de sécheresse et la récolte de riz nourrit les étudiants.
Autre création : le Centenary Park de l’université Chulalongkorn à Bangkok. Inauguré en 2017, ce parc possède au sous-sol un immense réservoir d’eau ayant la forme d’un système racinaire. Il est capable de stocker jusqu’à 3,8 millions de litres d’eau. Le plan incliné de la pelouse, situé au centre du parc, permet de recueillir cette eau lors des moussons. Et cela évite, en outre, l’inondation des zones alentours pendant les fortes pluies.
« En travaillant, j’ai conscience que je peux changer la façon de vivre, de respirer et de manger des gens. C’est très stimulant », explique Kotchakorn VoraaKhom. Avant de dresser des plans, sa préoccupation première est d’imaginer des ouvrages où les humains vivent en harmonie avec la nature.
Elle ajoute : « Nous ne devons pas seulement penser à la croissance urbaine. Ou même au concept en vogue de villes intelligentes. Qu’y a-t-il de si intelligent dans une ville si vous n’y vivez même pas épanoui et en sécurité en cas de montée des eaux ? »
Bâtie sur des marécages, la ville de Bangkok est, en effet, menacée par le réchauffement climatique. Selon les prévisions des scientifiques, 40 % de sa surface sera inondée dans dix ans ! À moins d’anticiper et des créer des ouvrages comme le Centenary Park, par exemple.
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