Partager la publication "Le Cabaret Vert : 90 000 festivaliers et une armada de… poubelles “idéales”"
Fini le côté cracra, le métal rouillé, la galère pour transporter et stocker les déchets… Une telle poubelle donne envie de trier ! Et c’est bien là l’enjeu pour le Cabaret Vert d’ici 2020 dans le cadre du projet transfrontalier DEMO : Faire en sorte que ses festivaliers (plus de 90 000 en quatre jours) et ses bénévoles (environ 1 400) respectent l’environnement. Le tout, en s’amusant sans culpabiliser pour les uns, et en bossant sans souffrir pour les autres… grâce à une poubelle conçue “comme il faut”.
“On peut réellement changer le monde avec une poubelle”, avance le concepteur de ce nouvel objet, Vincent Rahir, qui n’hésite pas à citer pour exemple les perspectives offertes par la “poubelle qui trie toute seule rachetée par Google”.
Charte de l’environnement et restauration durable
Le Cabaret Vert n’est pas le premier festival à s’attaquer au sujet. En juin, un premier festival “zéro déchet” a même vu le jour à Paris. Pour Vincent Rahir, s’engager dans cette quête auprès du Cabaret Vert était dès lors une affaire d’éthique et de valeurs, cohérente avec la politique écologique du festival, engagé dans le développement durable dès sa création en 2005.
Novateur à une époque où la notion de “greenwashing” n’était pas encore aussi répandue, le festival a mis en place une charte de l’environnement et de la restauration durable (circuits courts, recyclage, compostage), des toilettes sèches, une plateforme de tri temporaire (même pour les bouchons), le ramassage quasi permanent des déchets grâce aux bénévoles du groupement d’intervention spécial, ainsi que des actions de sensibilisation par des Barbouzes verts munis d’un kit environnement…
130 poubelles de tri
Résultat : l’obtention du prix “a greener festival” en 2013, des festivaliers qui réclament eux-mêmes la mise en place du tri du verre sur le camping… Et, dès 2015, plus de 50 % des déchets valorisés sur “76 tonnes de déchets produits” ainsi qu’une progression dans toutes les filières de tri entre 2014 et 2015 (+52 % de déchets compostables, +11 % de gobelets collectés, + 35 % de bois…), malgré une baisse de la fréquentation de 9 %.
“Une poubelle peut être jolie”
“Elles ont fait leur temps (…). Nous souhaitons rénover l’objet, réfléchir sur son sens, apporter de la plus-value au tri. Une poubelle peut être jolie, se fondre dans le paysage et, pourquoi pas, proposer d’autres services. On pourrait, par exemple, créer des points de recharge temporaire de mobiles. Nous n’écartons aucune idée. Et nous aimerions surtout intégrer le mégot, qui est un déchet monstrueux à gérer.”
Un changement des comportements
Emploi, innovation, formation, préservation des ressources transfrontalières, fédération des acteurs culturels… Les enjeux sont nombreux. L’idée directrice ? “Favoriser une dynamique de changements des comportements” par le biais de la culture… À la clé : 3,65 millions d’euros sur 4 ans pour l’ensemble des partenaires, dont 330 000 pour le Cabaret Vert (y compris 20 000 euros pour le projet poubelle).
Dans ce cadre, le Cabaret Vert peut espérer voir son action essaimer sur un plus vaste territoire et retrouver son modèle de poubelle sur d’autres événements transfrontaliers tel le festival de Dour. Mais dans les Ardennes, c’est cette année surtout les 18 prototypes de poubelles idéales installées que Vincent Rahir va surveiller de près. Et dès la rentrée, l’éco-designer travaillera avec des élèves du lycée technique Bazin de Charleville-Mézières afin de proposer pour l’édition 2017 les premiers prototypes extérieurs. “Probablement en métal”, prévoit-il, avant de conclure :“Il faut que ce soit très solide… et durable !”
12e édition du Cabaret Vert, du 25 au 28 août 2016. Tarifs : Pass trois jours, 62 euros ; pass jour, 38 euros ; dimanche, 5 euros. Pass quatre jours épuisés. Jeudi complet. Camping possible sur place. À l’affiche vendredi sur la grande scène : Mastodon, Wolmother, Nas, Louise Attaque, Nekfeu… Le Cabaret Vert propose trois scènes et aussi un festival de BD, des arts de rue, des projections de courts et un village associatif avec des débats citoyens.
Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…