Partager la publication "Israël mise sur la catalyse pour produire plus propre"
Au sein du Technion, le prestigieux Institut de technologie israélien, est né un nouvel espace pluridisciplinaire : le Centre pour le développement durable et la catalyse. Il est entièrement consacré à la recherche de méthodes de production plus économes en énergie et en ressources.
Dans de nombreux processus industriels ou naturels (dont le corps humain avec les enzymes), les catalyseurs rendent possible et/ou accélèrent des réactions chimiques et biologiques. Sans pour autant être consommés par ces réactions. Ilan Marek est professeur de chimie franco-israélien en charge du nouveau centre. Pour lui, mieux maîtriser ces composants sera crucial pour l’avenir.
« La catalyse est l’élément-clé d’un développement durable », estime-t-il.
Il précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’abandonner des procédés connus, ni d’arrêter de progresser. Mais d’optimiser les méthodes existantes pour les rendre plus efficaces et moins toxiques. « Produire plus et mieux mais avec moins, en préservant les ressources naturelles. »
Cet article est issu de notre dossier “La Rue vers l’Espoir” dans WE DEMAIN n°34. Un numéro disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne.
Remplacer les catalyseurs actuels, souvent des métaux rares et chers, par des métaux
non toxiques, abondants et facilement extractibles serait un début. Mais le potentiel paraît sans limite, selon le chercheur du Technion.
Nouveaux médicaments et matériaux, carburants de substitution, réduction de la pollution de l’air, de l’eau et des sols… la catalyse pourrait impacter d’innombrables domaines. « Les applications qui devraient être le plus rapidement visibles seront liées à l’énergie et à la santé, prédit Ilan Marek. Les cimenteries sont parmi les principaux producteurs de gaz à effet de serre (5 % du CO2 mondial), en plus de l’énergie consommée pour atteindre les 1 400 °C de leurs fours », rappelle-t-il. Tout en suggérant « de garder les mêmes composants mais d’utiliser un catalyseur pour descendre les températures à un niveau beaucoup moins énergivore ».
Même logique pour l’ammoniac, composant de base des engrais : « Un catalyseur plus performant éviterait les conditions dures (haute pression et température) employées aujourd’hui pour le produire ».
Egalement à l’agenda, des plastiques « plus intelligents », bien mieux recyclables, autoréparables, affichant même des « caractéristiques mécaniques meilleures que les plastiques actuels ».
« L’intelligence artificielle, encore très peu explorée dans ce domaine, devrait nous permettre d’avancer beaucoup plus rapidement pour concevoir ces nouveaux catalyseurs », anticipe le chimiste.
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