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Le vélomobile : 80 fois plus efficace que la voiture électrique

À mi-chemin entre le vélo couché et la voiture de course, voici le véhicule propre par excellence. Équipé d’un habitacle et d’une assistance électrique, il pourrait concurrencer le vélo. Et même la voiture électrique… si la loi le permettait.

Le 31/03/2015 par Jean-Jacques Valette
Vélomobile
Un prototype de vélomobile à assistance électrique.
Un prototype de vélomobile à assistance électrique.

Rouler à vélo plutôt qu’en voiture : tout le monde est pour, mais qui le fait ? En pratique, le vent, la pluie et la proximité des autres véhicules ont souvent raison de nos convictions écologistes. Surtout quand il s’agit d’aller loin. Même aux Pays-Bas, paradis de la bicyclette, 77 % des trajets à vélo s’effectuent sur moins de 5 km et seulement 1 % sur plus de 15 km.

Alors qu’en France, 26 km séparent en moyenne notre domicile de notre travail, nos Titine seraient-elles donc irremplaçables ? Pas forcément. Un véhicule alternatif propre, le vélomobile, existe déjà et il ne requiert pas des millions d’euros d’investissement comme la voiture électrique.

Rouler plus vite, plus loin et confortablement

Ce véhicule, venu d’Europe du Nord, il est apparu dans les années 1980 et n’a cessé de s’améliorer depuis. Cette étrange voiture à pédale est composée d’un vélo couché à trois roues, protégé par une coque aérodynamique. Cette dernière réduit jusqu’à 30 fois la résistance de l’air. Ajoutez à cela le pédalage en position couchée, et voici que le cycliste dépense trois à quatre fois moins d’énergie qu’au guidon d’un vélo traditionnel.

Le vélomobile lui permet de rouler sur de plus longues distances, mais aussi d’aller plus vite. Et ce, sans sacrifier au confort : la carrosserie le protège des intempéries et des collisions, alors que les trois roues lui assurent la stabilité.

Pédaler à 40 km/h, c’est possible avec le vélomobile

Un vélo-mobiliste sans entrainement peut ainsi atteindre facilement les 40 km/h sur du plat. Il n’est donc pas rare, dans le nord de l’Europe, de voir l’un de ces véhicules flashé pour excès de vitesse. Une source de fierté plus que d’amertume dans le petit monde des cyclistes.

Cependant, ce tricycle a quelques défauts. Son prix tout d’abord : comptez entre 2 500 et 10 000 euros pour en acquérir un. Ce coût s’explique par une production encore artisanale et l’emploi de matériaux haut de gamme (carbone, kevlar, fibre de verre…). Un prix important certes, mais inférieur à celui d’une voiture et de son carburant. Vient ensuite son poids : pesant entre 24 et 40 kg, il est plus lent au démarrage et dans les côtes qu’un vélo classique. Voilà qui ne facilite pas son utilisation en ville.

80 fois plus efficient qu’une voiture électrique

Kris De Decker, auteur du blog Lowtech magazine, affirme détenir la solution : l’assistance électrique. Pour le démontrer, il a comparé le vélomobile assisté “e-WAW” et la voiture électrique Nissan Leaf, deux véhicules affichant une autonomie comparable de 150 kilomètres. Avec un poids d’à peine 30 kilos, le vélomobile est 46 fois plus léger que sa concurrente. Cela lui permet de n’embarquer qu’une petite batterie de 288 Wh, contre 24 kWh pour la voiture. Il est donc 80 fois plus efficient.

D’autant que, selon ses calculs, si tous les américains troquaient leur voiture traditionnelle pour des Nissan Leaf, il faudrait multiplier par 20 la production du parc éolien (soit 7200 gWh) pour les recharger de façon écologique. À l’inverse, en utilisant des e-WaW, un quart de la puissance éolienne déjà installée suffirait largement (86,4 gWh).

Le vélomobile, le seul mode de transport réellement durable

Côté autonomie, le vélomobile est encore gagnant. Pour que l’e-WaW atteigne une autonomie de 450 km, il suffirait de lui rajouter 6 kg de batteries. Pour en faire autant, il faudrait équiper la Nissan Leaf de 400 kg de batteries supplémentaires. De quoi remplir tout son coffre et sa banquette arrière. Même sans ses pédales, le vélomobile est toujours 20 fois plus efficient que la voiture, ne consommant que 0,7 kWh aux 100 km contre 15 kWh pour la Nissan Leaf.

Selon l’auteur, le vélomobile assisté n’est autre que le seul mode de transport réellement durable. Mais pour que ce mode de transport alternatif se développe, il faudrait que la législation évolue. Aujourd’hui considérés comme des vélos électriques, les vélomobiles assistés sont en effet bridés à 25 km/h en France. Précisément le seuil à partir duquel leur aérodynamisme les rend plus performants que le vélo…

Aux États-Unis, un prototype tout électrique filant à 110 km/h existe déjà, la Raht Racer. Mais si vous êtes plutôt adepte du slow, peut-être serez vous séduit par un vélomobile amphibie, équipé d’une petite hélice pour aller sur l’eau. 

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