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Les chiens détecteurs de Covid, plus efficaces que le test PCR ?

Et si le chien était le meilleur ami de l’Homme… jusque dans sa lutte contre le Covid-19 ? L’hypothèse selon laquelle les chiens seraient capables d’identifier – à l’odeur – les personnes porteuses du virus est débattue depuis les premiers mois de la pandémie. Les premiers essais se sont avérés concluants et certains pays passent désormais à la phase suivante : celle des tests sur le terrain, notamment dans les aéroports. C’est le cas depuis août aux Émirats Arabes Unis, et plus récemment à Helsinki, capitale de la Finlande. 

À l’aéroport international Helsinki-Vantaa, quatre chiens “renifleurs” ont été déployés dans le cadre d’un programme expérimental financé par le gouvernement. Les passagers sont invités à se passer une lingette sur la peau : si le chien identifie le virus sur le tissu, un test PCR sera pratiqué sur le voyageur pour confirmer le diagnostic. À noter que les chiens ne captent pas l’odeur “du virus” en tant que telle, mais celle des substances secrétées par le corps humain lors d’une infection SARS-CoV-2, détectables par l’animal que l’on soit asymptomatique ou non.

Il n’existe pas suffisamment de recul pour évaluer l’efficacité du programme d’Helsinki. Mais les expériences pratiquées dans les autres pays tendent vers un consensus positif.

Les chiens renifleurs, plus efficaces qu’un test PCR ?

En France, les chiens “renifleurs” entraînés dans le cadre du projet Nosaïs-Covid-19 de l’école nationale vétérinaire d’Alfort, détecteraient le virus dans 83 % des cas en moyenne.

Les résultats sont similaires en Allemagne, où les chiens sont entraînés à repérer le virus sur des échantillons salivaires : ils identifieraient les échantillons positifs dans 83 % des cas, et les échantillons négatifs dans 96 % des cas. 

À titre de comparaison, on estime le taux de faux négatifs des tests PCR à 20 % en moyenne… si le patient est testé sept jours après l’infection ! Ils seraient ainsi beaucoup plus imprécis en avant, mais aussi en amont, selon une étude publiée à la mi-mai dans la revue Annals of Internal Medecine.

Un état de faits souligné par le professeur Dominique Grandjean, à la tête du programme Nosaïs-Covid-19 et cité dans Challenges : “le chien est plus fiable que le test PCR, qui produit beaucoup de faux ‘positifs’ et de faux ‘négatifs’”. Le chercheur estime que la stratégie sanitaire actuelle gagnerait à s’appuyer davantage sur les chiens “renifleurs” : “les laboratoires d’analyse sont sous l’eau, alors que l’on pourrait les soulager avec notre protocole si facile à mettre en œuvre”.

Entraîner un chien “renifleur” s’avère en effet plutôt rapide : entre huit et dix semaines pour un chien n’ayant aucune expérience préalable en détection d’odeurs, selon l’équipe du professeur Grandjean. Et toutes les races de chiens en seraient capables, toujours selon les chercheurs Français. L’équipe allemande, quant à elle, estime les chiens de chasse plus doués pour l’exercice.

Les premiers résultats du projet Nosaïs-Covid-19 n’ont pas encore été évalués par le reste de la communauté scientifique. Certains chercheurs s’interrogent notamment sur la capacité des chiens à ne pas confondre Covid et autres maladies virales. Mais si les travaux de Dominique Grandjean et consorts s’avèrent exacts, les chiens “renifleurs” pourraient s’avérer très utiles, car beaucoup moins intrusifs qu’un test PCR, et, surtout, beaucoup moins chers.

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