Partager la publication "Les “tapis roses” des océans, alliés méconnus contre le CO₂"
Une étude récente publiée dans Nature Communications par une équipe de chercheurs du Centre des sciences marines de Faro (Portugal) révèle l’importance des “tapis roses” formés par les rhodolithes, pour les océans. Ce sont des algues coralliennes qui s’accumulent sur les fonds marins peu profonds, entre 2 et 51 mètres de profondeur. Ces écosystèmes marins, souvent méconnus, affichent une capacité de capture du carbone impressionnante, atteignant jusqu’à 1 347 grammes de carbone par mètre carré et par jour.
“Leur productivité peut surpasser celle des forêts d’algues plus connues, comme celles de kelp, et rivaliser avec certains écosystèmes terrestres”, souligne l’étude. Les algues coralliennes se distinguent par leur couleur rose, due aux pigments spécifiques qui facilitent la photosynthèse même à des profondeurs relativement basses. Outre leur absorption de carbone organique, elles sont également riches en carbonate de calcium, un élément clé pour stocker le carbone sur le long terme.
Contrairement aux idées reçues, les habitats de rhodolithes ne se contentent pas de libérer du CO₂ pendant le processus de calcification. Au contraire, la balance carbone des rhodolithes dépend de la lumière disponible et de la composition des espèces.
En fonction de ces facteurs, ces algues coralliennes peuvent agir comme de véritables puits de carbone. “En milieu éclairé, leur absorption de carbone dépasse la quantité de CO₂ libérée, offrant un effet bénéfique dans le bilan carbone”, explique l’équipe de chercheurs.
Toutefois, cette capacité des rhodolithes à capter le carbone n’est pas sans fragilité. Soumises aux effets de l’acidification des océans, conséquence directe de l’augmentation des émissions de CO₂, ces algues coralliennes risquent de voir leur calcification et donc leur capacité de stockage du carbone diminuer. “Protéger ces écosystèmes, c’est aussi protéger une solution naturelle et efficace pour la régulation du carbone dans l’océan”, affirme l’étude, qui appelle à des mesures de conservation renforcées pour les habitats marins calcaires.
Les implications de cette découverte vont au-delà de la simple protection de ces écosystèmes. Alors que les initiatives pour réduire le CO₂ atmosphérique se multiplient, protéger les lits de rhodolithes pourrait être une solution naturelle efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Comme le conclut l’étude, “renforcer la conservation de ces habitats marins pourrait transformer notre vision de la gestion du carbone océanique”.
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