Lomig Unger vient du monde de la recherche : est-ce pour cela qu’il ne cesse de se poser des questions, de défricher de nouvelles pistes, d’inventer de nouvelles façons de travailler ? Docteur en Physique, il a intégré le groupe Renault en 2005 comme ingénieur recherche et développement. Et si, treize ans plus tard, il aime toujours autant travailler dans cette grande entreprise, c’est aussi parce qu’il n’a cessé, par cycles de cinq ans environ, de se renouveler et d’explorer de nouvelles manières de construire des projets et d’innover.
Comme en 2012, lorsqu’il fonde le Creative People Lab, un espace d’échanges, d’exploration et de concrétisation des idées entre les différents métiers du groupe Renault, avec programme d’animations et FabLab. “Un tiers-lieu, dit-il pour transversaliser les compétences dans lequel on intervenait comme coach de conception, avec ateliers de créativité, machines de prototypage et imprimante 3D.” Il l’anime durant cinq ans avant de basculer sur un nouveau projet. Avec deux collègues : Benedikt Benenati et Nathalie Rey.
Le trio a l’intuition que l’innovation pour Renault se joue désormais “dans la mixité, le mélange avec l’extérieur”.“On a décidé de créer un lieu hors les murs, en partenariat avec Renault et d’autres partenaires, un écosystème ouvert sur l’extérieur.” Pari transformé fin 2016, avec l’ouverture du Square, un “innovation Lab” au cœur de Paris.
“On s’est installé dans une ex-concession de Renault, un site de 2500 m2 dans Paris, près du Cirque d’Hiver, destiné à être vendu, et on a monté le Square sous forme d’association loi 1901 avec au départ sept partenaires. Ils sont aujourd’hui une trentaine.”
Tous sont colocataires, avec des règles de fonctionnement communes. “Mais il ne s’agit pas d’un simple espace de coworking ou d’un hôtel de start up“, précise Lomig Unger. “C’est un écosystème mêlant grosses entreprises et PME, start-up et associations, chercheurs de l’Ecole des Mines… chacun ayant son business, organisant ses événements, mais autour d’un centre d’intérêt partagé : explorer le futur de la mobilité et les nouvelles façons de travailler.”
L’objectif est que la proximité, le “frottement” de cultures d’entreprises et de compétences très variées, produisent des synergies, des connexions, des projets communs. Un “laboratoire d’émergence collaborative” dans lequel ont germé des projets portant sur les déplacements dans la capitale ou sur des petits véhicules connectés autonomes. “C’est une rupture dans le business modèle d’une grosse entreprise comme Renault, avec une valeur ajoutée qui est cette connexion à un écosystème très diversifié.”
Intrapreneur, c’est ainsi que Lomig Unger, 43 ans, décrit sa posture dans l’entreprise. Il s’est ainsi installé avec l’équipe fondatrice du Square dans la concession avant même que le bail soit signé. “On s’est fait un peu taper sur les doigts quand on a monté l’association car on n’a pas respecté les procédures” mais dit-il, “mieux vaut demander pardon que la permission pour avancer !”
Quand il monte ses projets, Lomig Unger va chercher et solliciter les compétences nécessaires mais “ne demande pas l’autorisation de le faire.” “Ce n’est pas ma posture mentale car je pense que souvent on s’autocensure.” Lui-même a dû passer par une “période de mue, de transition” pour devenir intrapreneur.
Peu après avoir intégré le Groupe Renault en 2005, Lomig Unger a développé une intense activité de blogueur dans les réseaux de blogs politiques. “J’avais deux boulots en fait !”,se souvient-il. “J’avais acquis de nouvelles compétences que je n’utilisais pas dans l’entreprise.” Il décrit une période déterminante de mue, de transition à l’issue de laquelle il a “changé de posture” : “J’ai compris que c’était à moi de dire à Renault que j’avais développé une autre activité, une autre compétence et de chercher ce qu’on pourrait en faire d’utile pour l’entreprise.”
En 2010, il quitte la Recherche et le Développement pour devenir animateur de communautés. Il en garde la conviction qu’il faut “commencer par bouger soi-même, changer, parler, montrer.” “ Je n’ai plus jamais lâché cette façon de penser et de me comporter. Ce n’est pas si compliqué mais il faut s’autoriser à le faire !”
Depuis, au sein de Renault, Lomig Unger “expérimente avant de solidifier et d’officialiser ”, s’affranchit “des règles de fonctionnement habituelles. “ “L’agilité ça passe d’abord par là et sur des sujets d’innovation, il est bon de casser les silos, de dépasser les querelles de clocher pour faire son job le mieux possible.“ Mais souligne-t-il, “tout ce que j’ai fait chez Renault l’a été dans un esprit de loyauté. Pour moi l’entreprise c’est une notion très noble.”
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