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Maya, premier clone de loup arctique, va-t-elle sauver l’espèce ?

Une société chinoise spécialisée dans le génie génétique a réussi a cloné pour la première fois au monde un loup arctique. Un espoir pour les espèces animales en danger.

Le 26/09/2022 par Florence Santrot
Maya loup arctique

Elle s’appelle Maya et elle a un peu plus de 100 jours car elle est née le 10 juin 2022. Pour la première fois au monde, des chercheurs de l’entreprise chinoise Sinogene Biotechnology sont parvenus à cloner une jeune louve arctique. On estime que cette espèce compte quelque 200 000 représentants à l’état sauvage. Le loup arctique n’est donc pas menacé d’extinction mais il est de plus en plus à la merci du réchauffement climatique. En effet, ces loups, qui peuvent supporter des températures négatives allant jusqu’à -60 °C, vivent principalement dans les régions arctiques de l’Amérique du Nord et du Groenland.

En Chine, pour éviter sa totale disparition, cette espèce est réimplantée depuis d’autres régions du monde situées au nord du cercle polaire arctique. “Pour sauver l’animal en voie de disparition, nous avons lancé une coopération de recherche avec Harbin Polarland [un parc d’attraction chinois situé dans une province frontalière avec la Sibérie russe, NDLR] sur le clonage du loup arctique en 2020. Après deux ans d’efforts acharnés, le loup arctique a été cloné avec succès. C’est le premier cas de ce type au monde”, a affirmé Mi Jidong, le directeur général de l’entreprise spécialisée dans le génie génétique.

Un bébé loup arctique né d’une mère porteuse beagle

Maya à sa naissance. Crédit : Sinogene Biotechnology.
Maya à sa naissance. Crédit : Sinogene Biotechnology.

Née le 10 juin dernier, la mère porteuse de l’embryon cloné était une chienne beagle. Les cellules utilisées pour le clonage du loup arctique provenaient d’un échantillon de peau d’une louve (elle aussi nommée Maya et morte naturellement à l’âge de 16 ans). Et l’ovocyte d’une chienne beagle, animal qui partage l’ascendance génétique avec les loups des temps anciens. Un plus pour garantir le succès d’une opération de clonage.

“Nous isolons et énucléons l’ovocyte. Puis injectons la cellule donneuse dans l’espace périovulaire de l’ovocyte énucléé, détaille Zhao Jianping, vice-président de Sinogene. Le noyau somatique [qui n’inclut pas les éventuelles mutations génétiques qu’auraient pu subir la louve “mère”, NDLR] et l’ovocyte énucléé se reconstituent en un nouvel embryon. Puis nous transférons les embryons clonés activés dans l’utérus du beagle pour le fertiliser. Et le bébé louve est né en bonne santé.”

La louve arctique Maya environ deux mois après sa naissance. Crédit : Sinogene Biotechnology.
La louve arctique Maya environ deux mois après sa naissance. Crédit : Sinogene Biotechnology.

85 embryons placés dans 7 beagles

Au total, pour réussir ce clonage, il a fallu construire pas moins de 137 embryons. 85 d’entre eux ont été jugés viables. S’en est suivi un transfert de ces embryons dans l’utérus de sept beagles. Enfin, l’un d’eux est né en bonne santé. Il s’agissait donc de Maya. Elle pourra elle-même avoir des petits de manière naturelle puisque ses organes reproducteurs sont parfaitement fonctionnels.

La jeune louve grandit actuellement à Harbin Polarland. Un autre clone, mâle cette fois, devrait naître d’ici quelques jours, a indiqué Sinogene Biotechnology au Global Times. Il faut environ 2 mois de gestation avant la naissance d’un loup polaire arctique. Puis son espérance de vie est de 7 à 10 ans en pleine nature et de 20 ans en captivité.

Maya en septembre 2002, à 100 jours environ. Crédit : Sinogene Biotechnology.
Maya en septembre 2002, à 100 jours environ. Crédit : Sinogene Biotechnology.

Ce clonage réussi, mais aussi celui d’un chat en 2019, donne l’espoir de pouvoir sauver d’autres espèces en danger d’extinction. Mais certains membres de la communauté scientifique ont exprimé leur inquiétude. Ils pointent du doigt la santé des animaux clonés, mais aussi la manière dont le clonage affectera la biodiversité.

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