Partager la publication "Mirror Line : le projet immobilier pharaonique commence à sortir de terre"
Extraordinaire, ce projet Mirror Line l’est par bien des aspects. En Arabie Saoudite, une immense barre immobilière, véritable ville linéaire de 120 km de long, doit être inaugurée en… 2030. Si le compte à rebours semble serré pour tenir ces délais, ce n’est pas faute de déjà s’activer à préparer les fondations en plein milieu du désert. La preuve : les premières traces de Mirror Line sont déjà visibles depuis l’espace, a révélé le site Parametric Architecture.
En effet, les premières images satellites permettent d’entrevoir des véhicules d’excavation, minuscules petits points surlignés en rouge, s’activant sur la zone. Selon les estimations, il va leur falloir déplacer au moins 1,7 million de mètres cubes de roche et de sable. C’est ce qui sera nécessaire pour définir les fondations permettant de bâtir ensuite The Line. Ces deux immenses barres d’immeubles parallèles espacées de 200 mètres seront hautes de près de 490 mètres. Elles s’étendront in fine sur plus d’une centaine de kilomètres.
De l’intelligence artificielle pour construire The Mirror Line en architecture modulaire
Pour créer les plans de cette ville verticale et linéaire, l’intelligence artificielle (IA) sera largement sollicitée. NEOM, la société à l’initiative du projet, a annoncé qu’elle allait utiliser “de manière extensive l’intelligence artificielle afin de créer numériquement la dorsale jumelle”, a indiqué le directeur exécutif de la firme, Giles Pendleton à ArabianBusiness.com. Et d’ajouter : “Nous devons construire un énorme projet immobilier en un court laps de temps. En fait, nous ne construisons pas vraiment The Line. Nous l’assemblons à partir de pièces modulaires qui sont préfabriquées et dont les fonctions sont prédéterminées” par de l’IA.
“Si nous avons besoin de 100 millions de modules, alors c’est plus facile de créer une usine pour fabriquer tous ces blocs en même temps. Nous allons définir un processus très simple avec une production optimisée, standardisée et industrialisée par lequel les choses sont fabriquées dans des usines à grande échelle au sein de NEOM – afin que nous n’ayons pas à les transporter loin. Pensez-y comme à un kit d’assemblage géant. Ce qu’il y a de bien avec les pièces préfabriquées, c’est que vous pouvez contrôler la qualité et les dimensions, de sorte que les choses se connectent.”
Des photos de drone pour mieux mesurer l’ampleur de la construction
Courant octobre, la société OT Sky a envoyé ses drones photographier le chantier qui commence à prendre forme. À la clé, des images qui montrent que les entreprises de construction s’activent déjà pour faire en sorte que les délais extrêmement serrés soient tenus.
Ce projet pharaonique est un énorme enjeu pour l’Arabie Saoudite. S’il voit réellement le jour comme annoncé, The Mirror Line devrait permettre de créer quelque 380 000 emplois et pourrait ajouter 50 milliards de dollars au PIB du pays, selon les estimations. Et cette ville unique en son genre pourrait accueillir jusqu’à 9 millions de personnes en son sein.
Taxis flottants et train à grande vitesse pour aller d’un bout à l’autre en 20 minutes
Outre les habitations, The Line est aussi un vrai défi sur le plan des infrastructures. Le but est de permettre de se déplacer d’un bout à l’autre de la ville en seulement 20 minutes. Comment rendre possible ce tour de force ? NEOM envisage de mettre en place une flotte de taxis volants et un train à grande vitesse. Pour ce qui est de l’empreinte carbone de ce défi immobilier extraordinaire, pas de chiffre. Mais il est néanmoins prévu d’alimenter les modules en énergies renouvelables. Et d’intégrer de nombreux espaces verts au sein de la ville, afin d’apporter un peu de fraîcheur… et de nature dans ce projet immobilier démesuré.
Mohammed bin Salman, président du conseil d’administration de NEOM, ne tarit pas d’éloge quant au gigantesque projet. “Les conceptions modulaires révélées aujourd’hui pour la construction verticale de la ville défieront les villes plates et horizontales traditionnelles. Elles créeront un modèle pour la préservation de la nature et l’amélioration de l’habitabilité humaine.” Selon lui, ce principe permet d’avoir une emprise au sol bien moindre que les zones urbaines classiques.