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Mobile Film Festival : 1 minute choc pour le climat

Un tout petit écran et une petite minute pour convaincre “d’agir maintenant” pour le climat. Créé il y a 15 ans, le Mobile Film Festival met en avant des films tournés au smartphone de moins de soixante secondes, avec cette année une tonalité écologique. Organisée en partenariat avec Youtube Creators for Change et la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques, cette 15e édition a reçu 800 contributions (contre 715 en 2018) de 91 pays.

Parmi eux, 50 films ont été sélectionnés et sont diffusés du 14 au 30 novembre sur les réseaux sociaux, notamment sur YouTube. Le public est invité à noter les films sur le site de SensCritique  : celui qui aura la note la plus élevée recevra le “Prix du public”. Un jury professionnel, composé d’une douzaine de personnalités du cinéma comme Maurice Barthélemy, Hugo Becker, Emma de Caunes, Monia Chokri ou Sara Giraudeau, récompensera aussi 7 lauréats, mardi 3 décembre (la dotation totale est de 46 000 euros).

Avec des thèmes aussi divers que le plastique, le recyclage, la pollution automobile, la pénurie d’eau, la déforestation, la surpopulation ou l’activisme des jeunes, le festival confirme son caractère engagé. Il accompagne cette année trois événements : la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, du 16 au 24 novembre, la COP25, du 2 au 13 décembre, et la Journée Mondiale du Climat, le 8 décembre.

L’humour comme arme

Drames, comédies burlesques, animations ou documentaires : les concurrents prouvent que le téléphone portable n’exclut aucun genre. L’humour et la légèreté ont cependant joué dans la sélection “car c’est l’arme la plus efficace”, affirme Bruno Smadja, le fondateur.  

Karma, par exemple, de Félix Dobaire et Timé Bulliard, met en scène le destin incarné sous forme d’une bouteille plastique, qui se rit cruellement des gestes mécaniques des consommateurs.
 
Dans le même registre ironique, Préservation – une dystopie cette fois –  co-réalisée par Marie-Stéphane Cattaneo et Raphaëlle Dubois, met en scène un quotidien dicté par des logiciels de morale téléchargés par des citoyens devenus dépendants au téléphone portable. “J’ai été frappée par toutes ces applications qui permettent de scanner un produit pour en connaître les éléments à risque, et qui entrent parfois en contradiction les unes avec les autres. Une bonne connaissance des composants des produits serait plus profitable”, confie Marie-Stéphane Cattaneo.

Jeunesse pour le climat

La jeunesse est aussi à l’honneur de cette édition. Imagine, de Raphaël Daniel, tente de réparer la dichotomie entre nos choix de vie néfastes et ce qui est beau et bon pour nous. “Regarder le monde avec des yeux et des imaginaires d’enfant n’est pas politiquement correct quand on est adulte. Pourtant ce comportement-là nous permet de trouver des solutions et d’agir”, note le réalisateur.

Dans la veine du photographe documentaire Martin Parr, le réalisateur colombien Franks Duque d’Aquella Familia (Cette famille) questionne l’éducation reçue au sein de la société de consommation, où laxisme et mauvais goût l’emportent.

Enfin, Les Jours Rouges, d’Anatole Levilain-Clément, 22 ans, difficilement classable. “Un roman-photo, indique-t-il, inspiré de la Green Science-Fiction des années 1970, pour raconter cette génération meurtrie qui n’a pas eu le choix, un jour rouge, quand la pollution rend toute sortie dangereuse ; confinée dans une salle de classe, écrasée par le système, elle est capable de créer quelque chose de beau, malgré tout.” Il s’est chargé des décors (une vidéo d’images 3D projetées sur un drap). Les personnages sont de Sekou Menton Camara, des dessins traditionnels en papier découpé. “Mais, ce que je trouve intéressant, c’est l’usage du téléphone portable. Il permet d’abîmer l’image, précise Anatole Levilain-Clément, et de casser le cadre.”

Retrouvez toute la sélection et votez sur le site de SensCritique.

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