Moins cher, plus écolo et convivial… Ils ont bâti leur maison en mode participatif

“Sur le chantier, il y a une authentique atmosphère d’entraide, entre des personnes venues d’horizons différents, qui ne se connaissaient pas la veille.” Cofondatrice du cabinet Rond comme un carré, à Beaulieu-lès-Loches, en Indre-et-Loire, l’architecte Caroline Guilhot-Gaudeffroy se consacre à la conception d’habitations bioclimatiques.

Fidèle jusqu’au bout à son “engagement”, elle a décidé, l’été dernier, de mettre en place un chantier participatif pour construire sa propre habitation bioclimatique – 110 mètres carrés, sur deux étages. Et depuis octobre, elle et sa famille – la jeune femme est maman de deux garçons – résident dans une maison qui respire le bien-être, même si les travaux ne sont pas terminés.
 

“Il y a encore beaucoup à faire, notamment les finitions, raconte Caroline. Mais dans ce type de démarche, il ne s’agit pas de livrer absolument un ouvrage dans un délai imparti : on privilégie le plaisir à la contrainte.”

Réduire sa facture (pas seulement énergétique)

Et on réduit sa facture (pas seulement énergétique) dans les grandes largeurs. Sur le chantier participatif de Caroline, qui a duré quatre semaines – montage et isolation des murs, réalisation d’un enduit terre et application sur les murs –, le mètre carré a coûté 1 350 euros, contre 2 000 euros pour un bâti conventionnel.

“Si l’on en fait un maximum soi-même, on peut même descendre sous les 500 euros le mètre carré”, ajoute Dominique Guilhermond qui, avec son épouse Françoise, a monté une maison à ossature bois, à La Chapelle-Enchérie, dans le Loir-et-Cher.

“Avant de lancer notre propre projet, j’ai consulté les sites communautaires dédiés sur Internet, ce qui m’a permis de rejoindre de nombreux chantiers pendant un an et de me former.”

Gobetis, peinture à la chaux et caséine

Rien de mieux que les conseils sur le terrain d’experts des métiers de la construction et de particuliers ayant déjà participé à plusieurs chantiers pour apprendre en bâtissant. “Sur notre chantier, raconte Caroline Guilhot-Gaudeffroy, nous avons utilisé des procédés assez faciles à assimiler.”

Il n’est pas rare, et même recommandé que des artisans encadrent ces volontaires. Maçons briqueteurs, vitriers, charpentiers, rémunérés ou bénévoles, selon les cas, prodiguent de précieux conseils, échangés ensuite entre participants.

“Il ne s’agit pas uniquement de solidarité, détaille Nathalie Simon, qui restaure une longère du XIXe siècle à Lignières (Cher). Pour motiver les gens, il faut qu’il y ait un échange de compétences, de savoir-faire. Ils ne viennent pas uniquement pour trimer, mais pour apprendre le gobetis [une technique d’enduit], la peinture à la chaux ou à la caséine [une protéine du lait]…” 

Pour les matériaux, justement, l’architecte Caroline Guilhot-Gaudeffroy a privilégié l’approvisionnement en circuit court, en provenance de Beaumont-Village situé à proximité et d’une carrière locale. “C’est du simple bon sens !”

Hervé Bonnot.

Multipliez les expériences pour acquérir les techniques. Sur Twiza, la plateforme communautaire de l’autoconstruction écolo, consultez la carte des écochantiers et trouvez des conseils. L’association Aezeo  forme les particuliers à l’autoconstruction et aux énergies renouvelables.

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