Partager la publication "On a testé Horizon Worlds, le metaverse de Mark Zuckerberg"
Explorer, créer, jouer ensemble… Horizon Worlds est un premier aperçu ludique du futur Metaverse de Meta, le nouveau nom du groupe Facebook. Disponible depuis plusieurs mois aux États-Unis et au Canada, il est en cours de déploiement en France depuis ce mardi 16 août, a indiqué le CEO Mark Zuckerberg. L’occasion d’avoir un premier aperçu de ce qui nous attend dans ce qu’on annonce comme le futur d’Internet, pour le meilleur et pour le pire.
Réservée aux utilisateurs âgés de plus de 18 ans, il vous faut posséder un casque de réalité virtuelle Oculus Quest 2 vendu 450€ par… Meta. En février dernier, le groupe de Mark Zuckerberg revendiquait 300 000 utilisateurs sur Horizon Worlds. Mais avant de commencer à fantasmer sur ce metaverse, il faut savoir qu’Horizon Worlds n’est encore qu’un ersatz de ce qu’un monde immersif pourra réellement être dans quelques années, le Web3.
L’application Horizon Worlds est disponible gratuitement dans le magasin Oculus Quest Store. Il suffit de la télécharger puis de lancer le jeu pour en profiter. Première étape, obligatoire, créer son avatar. En effet, sans apparence, impossible de pénétrer dans le metaverse. Mais vous avez le loisir de choisir celle qui vous sied. Femme ou homme, mince ou gros, jeune ou vieux, avec la couleur de peau de votre choix, la pilosité rêvée, etc. tout est paramétrable. Et ajustable à loisir par la suite. Il y a bon nombre d’options mais tout cela manque encore cruellement de détail pour que le résultat soit réellement ressemblant (si tant est que vous souhaitez un avatar à votre image).
Vous pouvez aussi choisir vos vêtements même si, dans Horizon Worlds, votre avatar n’a rien sous la ceinture : ni jambe, ni pied. En quelques minutes, le tour est joué. Cet avatar est automatiquement relié à votre compte Facebook. Une fois la personnalisation réalisée, à vous les trois principaux espaces d’Horizon Worlds : Play (jouer), Attend (regarder/assister) et Hang Out (rencontrer). À cela, s’ajoute un mode de création d’un monde bien à vous. 10 000 d’entre eux auraient été créés par les utilisateurs du jeu depuis son lancement, selon Meta.
Mais juste avant de pénétrer dans un des environnements du metaverse, une dernière étape nous attend. Le système nous informe qu’on peut afficher à tout moment un menu dans le creux de la main. Il suffit de tourner la paume vers soi pour avoir accès à différentes options et paramétrages (couper son micro, signaler un comportement gênant, changer d’activité, etc.).
Pour l’heure, il faut bien dire que ce metaverse laisse sur sa faim. Même sans avoir porté de grands espoirs dans cette esquisse de nouveau monde, le rendu laisse encore à désirer. Surtout, le système est lent. Dès qu’on change d’univers, il faut sagement prendre son mal en patience le temps que les éléments se chargent. Création du rendu visuel, préparation pour les visiteurs… avec toute cette attente, on serait en droit d’espérer un haut niveau de détails et une vraie fluidité, mais on en est loin. Les décors sont rudimentaires, pour le moins.
Reste les interactions. Horizon Worlds nous prévient juste avant de pénétrer pour la première fois dans le jeu : derrière tous les avatars, il y a de “vraies personnes”. En conséquence, chaque personnage croisé dans ce metaverse est un membre de Facebook. Lors de nos pérégrinations, nous avons pu croiser de jeunes ados américains dans les espaces de jeux (point & shoot en équipe, combat contre des zombies, etc.). Malgré la règle officielle ne laisser aucun mineur entrer, il ne semble pas compliqué de contourner la règle…
Lors de notre visite du monde Hang Out, nous y avons croisé une dizaine d’individus. Première pioche : une discussion un peu enflammée entre quelques avatars. Apparemment, l’un d’eux avait utilisé un juron et ça ne plaisait pas aux autres. On a vite été faire un tour ailleurs… Direction le terrain de basket, qui semble plus accueillant. Un certain Daniel_Kutomz, très certainement un ado qui n’avait pas encore mué au son de sa voix, était sur le terrain en train de se prendre en selfie avec d’autres joueurs.
Visiblement, on n’aurait pas dû toucher à son ballon… le voilà qui se moque de notre agilité et se met à nous donner une ou deux “claques” virtuelles. C’est plus ridicule qu’autre chose mais, immédiatement, un certain Robocop, avec le badge de “community guide”, le sermonne. “Reste calme et respectueux, Daniel. Sinon, je vais devoir te bannir du terrain, tu le sais”, le prévient-il. La vie d’ado dans le metaverse ressemble étrangement à la vie d’ado dans une cour de récréation. Next.
Dans l’univers Attend, même s’il n’y avait grand monde quand nous nous y sommes baladés, quelques avatars traînaient autour d’une table. Enfin plutôt dessus. Car qui dit pas de jambe, dit… pas de siège. Entre deux paquets de pop-corns, voilà trois avatars en pleine discussion. Pour éviter la cacophonie, ce n’est qu’en se rapprochant du trio qu’on commence à entendre leur conversation.
Trêve de formalités, sous pseudo et avatar, la timidité s’estompe vite et on rejoint aisément la conservation dans laquelle on n’a jamais été invitée à participer. De conversation, il s’agissait en fait plutôt d’une psychothérapie de groupe. Un avatar d’apparence (et de voix) masculine expliquait à deux autres personnages, aux formes féminines, son quotidien. Et visiblement, ce n’était pas la joie avec sa petite-amie. Il avait besoin de déballer son sac devant des inconnus. Après 10 minutes de plaintes et de reproches, la fuite nous a semblé la meilleure option… Un petit clic dans le creux de la main pour quitter Horizon Worlds et nous voilà de retour dans la réalité. Avec un certain soulagement.
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