On a testé Zozo, les vêtements sur-mesure accessibles à tous

Vous n’en pouvez plus des pulls aux épaules tombantes, des jeans trop longs ou des chemises mal coupées ? La marque japonaise Zozo, qui signifie “création” et “imagination” dans la langue nippone, veut permettre à chacun de s’offrir du sur-mesure.

Créée en 2018, la marque appartient au groupe Zozo, Inc., leader du e-commerce de mode au Japon, fondé par le collectionneur d’art contemporain Yusaku Maezawa. Elle est disponible depuis septembre dans 72 pays, dont la France.
 
L’objectif de cet entrepreneur milliardaire : “créer un monde dans lequel les vêtements s’adaptent aux personnes, et non l’inverse”, et “résoudre le problème du diktat restrictif des tailles standards”, pouvait-on lire dans un communiqué de presse reçu en décembre. Intrigués, nous avons voulu expérimenter cela.

Combinaison pour être scanné

Nous sommes deux testeurs : une femme et un homme. Première étape : télécharger l’appli de la marque, dans laquelle nous renseignons nos tailles et poids. Quelques jours plus tard, nous recevons chacun une combinaison intégrale moulante noire avec de gros poids blancs. Des marqueurs visuels qui vont permettre de calculer nos mensurations.

Nous enfilons ce costume des plus saillants et c’est parti ! L’appli parle anglais. La voix nous indique d’avancer ou de reculer, de façon à être à la distance parfaite de nos smartphones respectifs, qui vont nous scanner. Il nous faut ensuite tourner sur nous-mêmes, en suivant les aiguilles d’une montre et en marquant une pause “à chaque heure”.
 
Grâce aux douze photos prises, un algorithme calcule nos mensurations en fonction du positionnement et de la taille des marqueurs visuels de la combinaison. Sur nos téléphones, nous avons désormais une cartographie 3D de nos corps respectifs, au millimètre près : tours de chevilles, mollets, bassin, hanches, bras, cou…

Vêtements basiques

Ces mesures vont nous permettre de commander des vêtements spécialement fabriqués pour notre morphologie. Au choix, une petite gamme comprenant jeans (59 €), t-shirts unis ou rayés à manches courtes (24 €) ou longues (26 €), ou encore des pulls en laine mérinos en provenance d’Australie (49 €). Une gamme qui a vocation à s’élargir, avec des chaussures, des sous-vêtements sur-mesures…

Notez qu’il est possible de personnaliser encore davantage ses vêtements : raccourcir un jean de quelques centimètres pour qu’il tombe au-dessus des chevilles, rallonger les manches d’un t-shirt ou rendre un pull plus moulant.

Les articles vont ensuite être fabriqués à la demande. Nos mensurations précises sont directement transmises vers l’outil de production, en Chine, dont la particularité est de s’adapter à chaque exemplaire.

Ce procédé permet, selon la marque – qui n’en dira pas plus –, de proposer des vêtements à un prix accessible et de n’engendrer pratiquement aucune production excédentaire. Résultat : moins de déchets, et donc de pollution que chez les enseignes de fast-fashion, comme H&M, accusé au printemps dernier de brûler plusieurs tonnes de vêtement invendus.

Notre avis

Après de longues semaines – presque deux mois ! –, nous recevons finalement notre commande. Ou plutôt une partie : un jeans et un t-shirt pour homme ainsi qu’un jeans pour femme.

Mieux vaut tard que jamais… En attendant de recevoir les articles manquants (2 pulls et un t-shirt femme), voici le résultat provisoire de l’expérience.
 
Le jean pour homme avait été reçu une première fois en décembre mais la taille n’était pas du tout adaptée : beaucoup trop grand pour notre journaliste testeur. Le nouveau est beaucoup mieux taillé, même s’il reste un petit peu large au niveau des genoux et des cuisses. Quant au t-shirt blanc basique, il est lui aussi un peu large mais “complètement mettable” d’après les dires de son commanditaire.
 
Quant à la taille du jeans femme, modèle “skinny”, c’est la bonne. Étant plutôt petite, je suis agréablement surprise d’enfiler un jeans qui ne nécessite pas d’ourlets ! Les jeans comme le t-shirt semblent être de bonne facture et assez épais. Restera à voir leur évolution dans le temps.
 
Après quelques péripéties logistiques, le résultat est globalement convaincant. Ne serait-ce que pour l’expérience. Un seul conseil, si vous passez commande pour une occasion particulière, prenez-y vous très, très à l’avance.

Recent Posts

  • Déchiffrer

Christophe Cordonnier (Lagoped) : Coton, polyester… “Il faut accepter que les données scientifiques remettent en question nos certitudes”

Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…

19 heures ago
  • Ralentir

Et si on interdisait le Black Friday pour en faire un jour dédié à la réparation ?

Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…

1 jour ago
  • Partager

Bluesky : l’ascension fulgurante d’un réseau social qui se veut bienveillant

Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…

2 jours ago
  • Déchiffrer

COP29 : l’Accord de Paris est en jeu

À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…

3 jours ago
  • Déchiffrer

Thomas Breuzard (Norsys) : “La nature devient notre actionnaire avec droit de vote au conseil d’administration”

Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…

4 jours ago
  • Respirer

Les oursins violets, sentinelles de la pollution marine en Corse

Face aux pressions anthropiques croissantes, les écosystèmes côtiers subissent une contamination insidieuse par des éléments…

4 jours ago