Pour cultiver des fraises en ville, ils transforment des containers en “paradis pour fruits”

130 000  tonnes de fraises sont produites chaque année, l’équivalent de 4,12 kilos consommés par seconde. 75 % de ces fruits sont importés d’Espagne, du Maroc ou de Belgique.

Plus généralement, les denrées agricoles parcourent 1 500 kilomètres avant d’arriver dans nos assiettes… Des fruits et légumes souvent soumis aux pesticides, perturbateurs endocriniens et autres conservateurs, avant de finir dans nos réfrigérateurs. De quoi leur offrir une belle apparence, mais une faible qualité nutritionnelle et un fort impact écologique.

Lancée en 2015, une start-up française explore une alternative inédite à ce modèle. Agricool cherche à relocaliser l’agriculture en ville. Pour faire pousser des fraises 100 % locales et sans pesticides, elle transforme des containers en “paradis pour fruits”, les Cooltainers.
 

“Plutôt que de forcer la plante comme dans l’agriculture conventionnelle, nous nous adaptons à elle,” expliquent les fondateurs d’Agricool, Guillaume Fourdinier et Gonzague Gru.

Un espace repensé

Les Cooltainers, selon leurs concepteurs, sont 120 fois plus productifs que les cultures en plein air : l’équivalent de 4 000 mètres carrés dans seulement 30 mètres carrés. De quoi récolter sept tonnes de fraises par an et par Cooltainer.
 
La culture se déroule en circuit fermé, avec 90 % d’eau en moins, une énergie 100 % renouvelable, 0 % de pesticides et 0 % d’OGM. Les fraises poussent à l’aide d’une lumière LED basse consommation adaptée, d’un air filtré et d’une irrigation en hydroponie. 

Les Cooltainers tiennent sur deux places de parking et peuvent donc, selon leurs inventeurs, être installés partout. Le premier modèle accessible au public se trouve à Paris, face à la cinémathèque de Bercy.
 
Dès le mois de mai, il sera possible d’y acheter sa barquette de fraises (environ entre 3,50 et 4,50 euros) en s’inscrivant sur le site d’Agricool. L’idée de ses fondateurs est de fixer, dans un second temps, des jours de distribution en direct.
 
Pour rendre ses barquettes de fruits accessibles au plus grand monde, Agricool travaille également à des partenariats avec certains commerçants et réseaux de distribution, comme La Ruche qui dit Oui.
 
En 2018, la start-up compte se déployer dans plusieurs grandes villes de France et à l’étranger. Avec à l’intérieur, des fraises, mais aussi d’autres variétés de fruits et légumes. Ou comment replacer la production agricole au plus près du consommateur.

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