Partager la publication "9 machines low tech et open source pour recycler le plastique"
10 % ! Voilà l’infime pourcentage de plastique recyclé dans le monde. Les 90 % restants s’amoncellent donc dans des décharges, sont incinérés ou déversés dans les océans…
La solution ? Trouver des alternatives à l’usage du plastique bien sûr, mais aussi recycler davantage nos déchets. Deux batailles dans lesquelles se lance le Plastic Odyssey.
Ce navire-laboratoire partira fin août de Dunkerque pour un tour de monde, avec à son bord neuf machines de pointe dédiées au tri et au recyclage. Afrique, Asie, Amérique du Sud … À chaque escale, l’équipe transmettra son expérience à des entrepreneurs locaux. Une aventure dont WE DEMAIN est partenaire.
Et avant même son départ, l’équipe a décidé de partager les plans et modes d’emploi de ses machines sur une plateforme open source.
Des machines low tech
“Le but est de vulgariser le plus largement possible les processus de recyclage, et de montrer que ces technologies peuvent être facilement répliquées et adaptées aux besoins locaux”, explique Tom Bébien, responsable de l’atelier de recyclage de Plastic Odyssey.
Pour cela, l’équipe a conçu elle-même des machines low tech, c’est-à-dire simples, durables, et accessible à tous. “Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans l’industrie tout en simplifiant les plans afin de permettre à n’importe quel entrepreneur un peu bricoleur de les reproduire.”
Vélo, skate, brique… Les usages infinis du plastique
Parmi ces neufs machines : une partie “préparation de la matière” comprend un broyeur de plastique, un bac de lavage et une centrifugeuse pour sécher les déchets.
Une partie “transformation” permet ensuite de créer de nouveaux objets à partir du plastique ainsi collecté. Il inclut une extrudeuse, qui chauffe le plastique pour en faire une pâte souple, des moules de tailles diverses, un four et une presse hydraulique.
“Comme l’indique son nom, le plastique est très malléable. Des objets de tous types peuvent donc être fabriqués à partir des déchets plastiques”, souligne Tom Bébien
Mobilier, briques de construction, bassines… Ou encore “des tuyaux d’arrosage si l’on se trouve dans une zone qui a besoin d’irrigation”.
Le navire incube d’ailleurs à son bord, dès ce 20 juillet, de façon temporaire, des porteurs de projets de recyclage étonnants. L’un cherche par exemple à créer un cadre de vélo en plastique avec les machines embarquées. Un autre un skateboard. Un autre des balles des pavements urbains…
À lire aussi : Pollution plastique des océans : 4 fake news à faire couler
De l’énergie à partir du plastique
Le navire embarque aussi une compacteuse pour faciliter le transport du plastique.
Enfin, Plastic Odyssey va expérimenter un outil de pyrolyse qui transforme en carburant ou en gaz des déchets qui ne sont pas recyclables. Une valorisation énergétique du plastique qui, là encore, existe à l’échelle industrielle, et que l’équipe espère démocratiser.
“Nous voulons montrer que les déchets plastiques peuvent être de multiples ressources”, insiste Tom Bébien.
Un message que l’équipe continuera à porter lors de ses 30 escales, pendant lesquelles le navire débusquera encore d’autres solutions de recyclage inventées un peu partout.