Découvrir

Sensus, la marque de sport écoresponsable made in Sud-Ouest

Sensus est une marque 100 % made in France. Plus précisément dans le Sud-Ouest. Fondée il y a un peu plus d’un an, courant 2022, par Théo Lapouge, la marque se veut à la fois éco-responsable et accessible en termes de prix. La quadrature du cercle ? Pas pour cet ancien coureur d’athlétisme de haut niveau (demi-fond et cross) qui a fait ses classes dans la création de chaussures de running chez Adidas. Le running durable, il y croit.

Estimant que les marges de manœuvre étaient trop minces pour développer des gammes éco-responsables chez ce géant de l’équipement sportif, Théo Lapouge décide de voler de ses propres ailes. “Pour réussir mon pari, j’ai identifié des usines de ma région capables de créer des vêtements de sport à partir de matières 100 % recyclées de qualité et à des prix abordables”, explique le fondateur de Sensus. Il s’est même formé à la couture pour imaginer ses premiers prototypes.

Sensus : qualité, écologique… et à des prix corrects

Théo Lapouge porte les créations de sa marque. Crédit : Sensus.

C’est à Pau et Peyrehorade que l’essentiel des collections de Sensus est fabriqué. Coûts de transports minimaux et précommandes évitent de surcharger la facture. Vendu exclusivement en ligne pour réduire les coûts, la marque propose par exemple un T-shirt technique manche courte pour 45 euros. Pour chaque produit vendu, Sensus affiche l’empreinte carbone réduite. Ici, c’est 1,35 kgCo2eq.

À titre de comparaison, un T-shirt Nike est vendu 39,99 euros. Et le modèle en matières durables est lui affiché à… 84,99 euros. Cherchez l’erreur. D’autant plus que la finition chez Sensus est exemplaire. Enfin, leurs produits n’ont rien à envier aux caractéristiques techniques (poids, respirabilité, évacuation de la transpiration) des marques les plus reconnues du secteur.

Une usine dans les Landes pour fabriquer local

Peyrehorade est une commune située à 18km au sud de Dax. “C’est là que nous faisons fabriquer l’essentiel de nos gammes. Ils ont un très haut niveau de couture et c’est suffisamment proche pour que je puisse faire l’aller-retour dans la journée depuis Bordeaux pour aller contrôler les prototypes”, raconte Théo Lapouge. Installé dans la capitale de la Nouvelle-Aquitaine, Sensus fonctionne avec une équipe réduite : entre modélisme, développement produits, chargé de production, réseaux sociaux et gestion de la plateforme e-commerce, c’est une équipe resserrée de 7 personnes qui constitue la marque.

Si le fil est sourcé en Italie, le fabricant de tissu se situe dans l’Ain et l fabrication est réalisée dans le Sud-Ouest. Crédit : Sensus.

“Outre notre offre grand-public, nous proposons aussi de fabriquer des produits en BtoB avec le logo de la marque. Cela plaît bien car ce sont des produits 100 % made in France. À l’approche des Jeux olympiques, c’est un vrai plus. Par exemple, en janvier 2024, nous avions vendu 650 vêtements alors qu’en février ce sera plus de 5 000 grâce à une grosse commande BtoB. Au total, pour l’ensemble de l’année, nous visons les 15-20 000 pièces”, ajoute le fondateur.

Un système de précommande pour réduire les coûts… et ne pas surproduire

Sensus étant financé en fonds propres, pas question de posséder un large stock. Pour réduire aussi les coûts, la marque a opté pour de la pré-commande. Elle fabrique donc au plus juste, avec un petit pourcentage de produits supplémentaires pour répondre aux éventuels besoins de changement de taille. Le stock résiduel est ensuite vendu sur le site. Mais comme la production se fait par vagues, si un short ou une paire de chaussettes est sold out, il faudra patienter quelques mois avant que le modèle ne soit réédité. “Nous avons un système de planification assez bien fait donc il y a toujours des basiques disponibles sur le site ou qui le seront rapidement après pré-commande”, tempère l’entrepreneur.

Sensus propose des vêtements techniques aux coloris sobres mais aussi des éditions limitées beaucoup plus colorées. Crédit : Sensus.

Et pour la suite ? Théo Lapouge explore au maximum les matières naturelles pour ne pas faire que des vêtements en polyester recyclé. Pulpe de bois pour les tours de cou, des tests avec du chanvre et du lin… et bientôt du polyamide bio-sourcé (ou Nylon 10.10). De quoi s’agit-il ? Issu principalement de l’huile de ricin, cette matière présente plusieurs avantages : légèreté, grande souplesse, haute résistance à l’abrasion et une excellente gestion de l’humidité. Parfait pour des T-shirts et shorts de running.

SOUTENEZ WE DEMAIN, SOUTENEZ UNE RÉDACTION INDÉPENDANTE
Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire
et abonnez-vous à notre magazine.

Recent Posts

  • Déchiffrer

Christophe Cordonnier (Lagoped) : Coton, polyester… “Il faut accepter que les données scientifiques remettent en question nos certitudes”

Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…

14 heures ago
  • Ralentir

Et si on interdisait le Black Friday pour en faire un jour dédié à la réparation ?

Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…

21 heures ago
  • Partager

Bluesky : l’ascension fulgurante d’un réseau social qui se veut bienveillant

Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…

2 jours ago
  • Déchiffrer

COP29 : l’Accord de Paris est en jeu

À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…

3 jours ago
  • Déchiffrer

Thomas Breuzard (Norsys) : “La nature devient notre actionnaire avec droit de vote au conseil d’administration”

Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…

4 jours ago
  • Respirer

Les oursins violets, sentinelles de la pollution marine en Corse

Face aux pressions anthropiques croissantes, les écosystèmes côtiers subissent une contamination insidieuse par des éléments…

4 jours ago