Partager la publication "Souffrance animale : ce qui se cache derrière ce que nous mangeons"
Attention, les images qui suivent peuvent choquer. Et c’est bien leur objectif. Alors que la France vient d’adopter un projet de loi contre la maltraitance animale, un livre réunissant les clichés de 40 photojournalistes braque les projecteurs sur les conditions de vie et de mort des 80 milliards de bêtes que nous exploitons dans le monde chaque année. Son nom : Hidden, animals in the Anthropocène.
L’ouvrage nous mène d’un hangar de poulets en batterie en Pologne à un élevage de visons en Suède, en passant par un cirque espagnol ou un abattoir de chiens en Chine.
“Les photojournalistes sont entrés dans certains des endroits les plus sombres et les plus troublants du monde”, annonce Joaquin Phoenix, acteur antispéciste qui préface l’ouvrage paru fin 2020.
Des images d’autant plus glaçantes et oppressantes qu’elles sont ici groupées, dessinant une violence de masse, globalisée, souvent automatisée, et pourtant invisibilisée.
“Les animaux que nous utilisons le plus dans notre vie quotidienne sont cachés. Ils sont cachés dans des fermes industrielles, des fermes à fourrure et dans des laboratoires qui les utilisent pour la recherche”, dénonce dans un communiqué Jo-Anne McArthur qui a co-édité la collection.
À lire aussi : Souffrance animale : quand la réalité virtuelle accroît notre empathie pour une vache conduite à l’abattoir
Cette photographe engagée pour la cause animale n’hésite pas à comparer le travail des journalistes ici réunis – qui montrent une réalité difficile d’accès car soumise à des autorisations et restrictions légales – à celui des photographes de guerre.
“Leur travail a rendu impossible pour les industries exploitantes de nier la souffrance qui se déroule à huis clos, délibérément gardée hors de la conscience publique”, écrit Jo-Anne McArthur.
Un nouveau photojournalisme animalier
Un livre de 320 pages qui souligne aussi l’émergence du photojournalisme animalier comme nouveau genre photographique, qui “capture, expose et commémore les expériences de ces animaux que nous ne voyons jamais”.
Mais l’objectif de ce livre n’est pas seulement de favoriser une prise de conscience. Il est aussi d’encourager “un passage à l’action”. Ces preuves visuelles serviront “à orienter le changement des années à venir”, espère Joaquin Phoenix.
En pleine pandémie de Covid-19, les conditions de l’exploitation animale est en tous cas une question d’actualité.
Jo-Anne MacArthur l’affirme : “Des crises de santé publique et environnementales aux virus zoonotiques, les animaux sont inextricablement liés à de nombreux domaines de préoccupation mondiale. (…) Notre existence est intimement liée à la façon dont nous traitons les autres êtres sensibles avec lesquels nous partageons cette planète”.