Partager la publication "Souveraineté numérique : Jamespot, un Microsoft à la française ?"
Quelles solutions aujourd’hui pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France en matière de suites bureautiques, de cloud et de systèmes collaboratif ? En dehors des solutions proposées par les GAFAM, notamment Microsoft et Google, on aurait tendance à penser qu’il n’y a point de salut. Mais ce serait un peu vite oublier une entreprise de Seine-Saint-Denis, Jamespot, créée il y a une quinzaine d’années et pour qui la souveraineté numérique est au cœur des préoccupations.
Avec la hausse du travail hybride, une nouvelle organisation se met en place au sein des entreprises et les outils collaboratifs sont plus que jamais vitaux pour la bonne marche des activités. “Il y a énormément de couches quand on réfléchit au cloud en entreprise, explique Alain Garnier, président-fondateur de Jamespot. La question est de savoir comment on construit l’espace numérique de travail dans les organisations en s’assurant de conserver la main sur la data en France au maximum.”
Proposer une offre évolutive et non exclusive pour laisser la place à la flexibilité
La volonté de Jamespot est de proposer une offre à 360°. Libre ensuite aux entreprises, ou aux agences du secteur publiques clientes, de construire leur système comme bon leur semble, avec 100 % de services français ou en mixant cela avec d’autres plateformes en fonction de leurs besoins. Jamespot ne se veut pas exclusif mais reste ouverte aux autres systèmes à l’aide de passerelles. En moyenne, une ETI utilise entre 20 et 30 outils différents (bureautique, mail, messagerie, etc.), il faut donc savoir s’adapter.
“Nous proposons des outils mais chaque organisation est unique et certaines ne souhaitent pas se couper d’applications qu’elles utilisent déjà ou qui leur permettent d’échanger avec d’autres pays, par exemple. Mais notre système de briques permet de s’adapter rapidement, sans développement nécessaire”, ajoute Alain Garnier.
Suite bureautique, messagerie sociale d’entreprise… et metaverse d’entreprise
Depuis 2005, Jamespot réfléchit en termes de souveraineté numérique et s’est donc attaché à développer peu à peu des outils pour permettre aux entreprises de travailler avec 100 % d’offres souveraines et écoresponsables. Une cinquantaine d’applications sont disponibles. Et des connecteurs permettent aussi d’intégrer Office 365, la suite bureautique de Google ou encore Slack dans leur espace numérique de travail. “Nos clients savent que notre offre est complète mais ils ne peuvent pas toujours tout basculer d’un coup. Cela se fait par étapes”, note Alain Garnier.
Jamespot a aussi développé des bureaux virtuels avec des avatars en 2D. “C’est une sorte de metaverse mais en moins complexe et, surtout, ça fonctionne ! Cela change complètement le rapport à ses collègues quand on travaille à distance car on peut visualiser leurs avatars dans des bureaux virtuels. On sait donc où ils se trouvent et ce qu’ils font. J’en veux beaucoup à Mark Zuckerberg d’avoir dévoyé l’idée de metaverse alors que notre système est plus basique mais bien plus efficace… et utilisé.”
L’éco-responsabilité au coeur du projet Jamespot
“Nous publions notre bilan carbone auprès de l’Ademe et intégrons le scope 3, ce qui n’est pas le cas des Gafam, affirme Alain Garnier. Afin de limiter notre impact, nous avons une logique d’utilisation de datacenters français (OVH, Scaleway…) et nous ne répliquons pas les données sur des serveurs à l’autre bout du monde, ce qui est très énergivore et inutile pour la plupart des ETI ou agences du secteur public avec lesquelles nous travaillons.”
Jamespot essaye aussi de prêcher la bonne parole auprès de ses clients sur le recours aux documents stockés en un seul endroit dans le cloud et non envoyé systématiquement par mail ou messagerie, en limitant l’archivage aux données vraiment utiles, etc. “Nous réfléchissons même à inclure une calculatrice carbone dans Jamespot pour que les utilisateurs prennent conscience de l’impact de leur activité numérique”, ajoute-t-il.
La société travaille avec nombre d’ETI mais aussi avec des agences du secteur public (CNDP, Haute Autorité de Santé, DGE, ministère de la Transition écologique, DGFIP…). Les collectivités territoriales commencent aussi à regarder de près cette solution, maintenant qu’elles ont atteint une maturité numérique assez forte. “Mais la bataille de reconquête de la souveraineté numérique va être longue, prévient Alain Garnier. C’est un enjeu colossal, y compris auprès de l’Éducation Nationale, car les habitudes d’usage des outils se prennent très jeunes.”
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