Partager la publication "“Tous producteurs”, au fab lab de la Cité des Sciences"
18h. Sous des spots bleu et oranges, les visiteurs découvrent les locaux flambants neufs du lab, peuplés de fraiseuses numériques et d’imprimantes 3D, de machines à coudre et de bouts de tissus, de drones et d’unités centrales. Des câbles électriques courent au plafond, un léger et joyeux désordre règne déjà. Depuis les vitres, au fond du lab, on aperçoit les bassins de la cour intérieure et la sphère argentée du cinéma 3D la Géode.
Religion des hackers
Des installations artistiques et scientifiques jalonnent aussi le parcours. Mi-punk mi-geek, un membre du collectif Blackboxe présente son invention : « C’est un “robot-copie”. Un autel pour partager les données : n’importe qui peut connecter une clé USB sur l’androïde pour y déposer son contenu. Cela s’inscrit dans l’esprit des hackers norvégiens qui ont proposé la religion « Kopimiste » pour sacraliser la circulation des informations ». « Merci ! » s’exclame la machine, lorsqu’un passant vient l’honorer en branchant sa clé.
Chef de projet du Fab Lab, David Forgeron retrace sa genèse, initiée par les travaux de la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), en 2010. « Tout a décollé lorsqu’on a répondu à l’appel à projet Inmédiats, dans le cadre des Investissements d’avenir. On a été sélectionnés et ça représente à l’heure actuelle 50 % de notre financement. Dassault Systèmes nous a aussi donné un bon coup de main. » À terme, le lab devrait trouver son modèle économique via des abonnements (entre 30 et 90 euros l’année), des privatisations ponctuelles, ou des sessions de formation.
Salle comble à 20h pour le discours de l’ancienne cosmonaute Claudie Haigneré, devenue directrice de la Cité des Sciences. « Elle a beaucoup fait pour cette ouverture, raconte David Forgeron. Il y avait pas mal d’obstacles légaux, liés au fait qu’il s’agit d’un établissement public dans lequel on fait tourner des machines potentiellement dangereuses. Mais Claudie a compris que le fab Lab serait une porte d’entrée idéale vers la culture numérique et technique pour le grand public. Ce genre de lieux permet de rendre la science sexy. »
« Qu’ils deviennent producteurs »
David Forgeron espère que le lab séduira au-delà des habituels architectes, designers et ingénieurs. « On est baignés de technologies, on les surconsomme. Notre mission, ici, c’est de faire en sorte de transmettre des savoir-faire à tous les individus. Pour qu’ils deviennent des acteurs et des producteurs, au lieu de subir l’obsolescence et les effets de mode des objets techniques ». Visite guidée, cours, ateliers collectifs seront mobilisés pour permettre au profane d’entrer dans le monde des makers.
C’est dans cet esprit qu’on été présentés, hier soir, les fruits du LoungeShare : un week-end durant lequel designers, techniciens et débutants devaient collaborer pour inventer des objets neufs à partir de vieux matériaux, en utilisant les machines du lab. Résultat : une table basse tressée avec des pellicules de cinéma, une rocking-chair-bibliothèque, ou un bureau pour laptop qui incite son détenteur à lâcher l’écran de temps en temps. « On est super contents, s’enthousiasme Daria Blank, qui a supervisé les opérations. Il y a eu de belles rencontres entre des gens aux profils techniques et d’autres plus amateurs. » Les œuvres seront exposées ces dix prochains jours, en face du fab lab.
Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…