Partager la publication "Under The Pole : à la découverte des forêts animales sous-marines"
Une même passion pour la plongée et la préservation des océans les a rapprochés. Emmanuelle Périé-Bardout et Ghislain Bardout ont co-fondé le programme d’exploration océanographique Under The Pole en 2010 et lancé l’an dernier, avec l’aide du CNRS et du CRIOBE, leur quatrième grande expédition qui doit s’étaler entre 2021 et 2030 et les mener aux quatre coins du monde. Cette fois, l’objectif est d’approfondir la connaissance scientifique des forêts animales marines de la zone mésophotique, c’est-à-dire entre 30 et 200 mètres de profondeur.
La première phase de leur expédition les mène d’avril à juin 2022 dans les îles du Svalbard, au Spitzberg, dans l’extrême nord de la Norvège (78° Nord). C’est depuis le pont de leur bateau, la goélette Why, que le couple est intervenu en visioconférence au salon ChangeNOW, qui se déroule à Paris du 19 au 21 mais 2022. Ghislain Bardout est d’abord revenu sur l’origine d’Under The Pole : “Cela vient d’une passion commune pour la plongée, pour les océans et pour les pôles. On avait envie de savoir, de comprendre, ce qui se passe sous le toit du monde. Notre première mission, en 2010, a consisté en 51 plongées au coeur de l’océan glacial arctique pour filmer pour la première fois la vie sous-marine sous le toit du monde. Cela a ensuite donné naissance à d’autres missions.”
“Cette quatrième expédition, Under The Pole IV, a été baptisée Deep Life, explique Emmanuelle Périé-Bardout. Cela reflète la nature de cette mission. Nous allons travailler dans la zone mésophotique, cette zone profonde des littoraux de la planète. L’idée nous est venue lors d’Under The Pole III, en Polynésie, pour découvrir la vie corallienne en eaux profondes. Nous avons réalisé pas moins de 1 000 plongées. Cela nous a permis de nous apercevoir qu’il y a une vraie richesse des coraux à cette profondeurs. Encore plus riche qu’à la surface de l’eau.
Et d’ajouter : “Nous nous sommes aussi aperçus que du corail peut vivre et s’épanouir à 172 mètres de profondeur. C’était la première fois que l’on voyait du corail à cette profondeur. C’est la preuve que ces organismes montrent des résistances incroyables. De là, nous est venus l’idée d’aller explorer ces zones profondes, ces forêts animales sous-marines, aux quatre coins du monde.”
Il peut être difficile de se représenter ce qu’est une forêt animale sous-marine. En faisant le parallèle avec la forêt terrestre, il faut imaginer une sorte de sanctuaire relativement protégé où s’épanouissent la faune et la flore sous-marines au milieu d’algues géantes, bien souvent des kelp, une macro-algue qui peut atteindre 60 mètres de long. Véritables “temples de la biodiversité”, elles méritent à tout prix d’être préservées.
Encore faut-il les connaître. C’est pour cela qu’Under The Pole a lancé cette nouvelle expédition “Deep Life” en 2021. “Sous l’eau, on aimerait rendre visible, l’invisible. A 100-200 mètres de profondeur, il existe des forêts animales qu’il faut absolument préserver. C’est pour cela que nous lançons un programme de près de 10 ans. Nous allons nous rendre dans les zones polaires, tropicales et tempérées pour explorer ces forêts animales sous-marines. Là, on est aux Svalbard, puis nous irons aux Canaries, dans les Caraïbes et ensuite sans doute en Méditerranée”, détaille Emmanuelle Périé-Bardout.
Actuellement 14 personnes sont présentes à bord du Why, dont les deux enfants du couple qui les suivent dans toutes leurs expéditions. L’équipe est notamment composée de scientifiques, de plongeurs et de techniciens qui s’occupent du matériel de plongée profonde, dont un habitat sous-marin, Capsule.
“La notion de préservation passe par la connaissance, notamment la connaissance scientifique, souligne Ghislain Bardout. C’est cela qui va nous permettre de vivre en harmonie avec notre environnement. De pouvoir utiliser les ressources, mais de manière durable et raisonnée. C’est là-dessus qu’on s’appuie et qu’on articule nos expéditions. Nous pouvons réaliser cela grâce aux soutiens financiers, matériels, humains… que nous recevons. Nous travaillons notamment avec Rolex par le biais de son programme Perpetual Planete, qui nous accompagne depuis le début.”
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