Une appli pour découvrir le climat près de chez soi dans 60 ans

Des chercheurs de l’Université du Maryland ont développé une application web innovante permettant de visualiser l’évolution du climat local dans les 60 prochaines années. Soit jusqu’en 2080 environ. Cet outil, baptisé “What will climate where you live feel like in 60 years ?”, offre un aperçu saisissant des changements climatiques à venir pour l’ensemble du globe. L’application CityApp fonctionne en identifiant la localité de son choix. Un clic plus tard, elle affiche la ville actuelle dont le climat se rapproche le plus de celui prévu pour le lieu choisi à l’horizon 2080.

Par exemple, en entrant “Nantes”, dans l’appli, elle indique que c’est la commune italienne de Firmo, en Calabre, qui a le climat qui se rapprochera le plus de celui de la ville française en 2080 si nous n’agissons pas sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). On trouvera dans la région des forêts de type méditerranéenne et des broussailles en lieu et place des forêts mixtes et d’un couvert de milieu tempéré. En cas de baisse des GES, alors Nantes aura le climat de Sablonceaux, en Nouvelle-Aquitaine un peu au sud de La Rochelle.

12 indicateurs climatiques et 27 modèles différents

Pour arriver à cette conclusion, l’application CityApp s’appuie sur douze indicateurs climatiques, incluant les températures minimales et maximales ainsi que les précipitations totales pour chaque saison. Deux scénarios d’émissions de gaz à effet de serre sont envisagés : l’un basé sur la poursuite des émissions élevées actuelles, l’autre sur une réduction des émissions conforme aux objectifs de l’Accord de Paris. L’application intègre les projections de 27 modèles climatiques différents pour offrir une vision aussi précise que possible.

Un constat frappant émerge de cette étude combinée à une application grand public : aucune correspondance parfaite n’a été trouvée entre les climats actuels et futurs. Cela signifie que de nombreuses villes pourraient connaître des conditions climatiques sans équivalent aujourd’hui, en particulier si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites. Après la démonstration de Météo France pour 2050, voici une nouvelle application qui nous projette en 2080.

L’Équateur terrestre comme nouvelle boussole

Cette ligne imaginaire, tracée autour de la Terre à mi-chemin de ses pôles, devient la nouvelle référence. “En 2080, les villes de l’hémisphère Nord ressembleront beaucoup plus à des villes du Sud. Tout se dirige vers l’équateur en matière de climat qui s’annonce”, explique le professeur Matthew Fitzpatrick, qui a imaginé l’application.

Ainsi, une personne qui vit aujourd’hui à New York, aux États-Unis, doit se rendre dans le nord du Mississippi pour découvrir à quoi ressemblera le New York de 2080. Des étés chauds et très humides et plus aucune neige en hiver. Une autre personne vivant à Shanghai, en Chine, doit regarder du côté du nord du Pakistan pour découvrir à quoi pourrait ressembler le climat de sa ville en 2080. Et pour Paris ? C’est à nouveau du côté de l’Italie que les regards se tournent. Direction Montelupone dans les Marches si les émissions de GES ne sont pas maîtrisées. En revanche, en faisant l’effort de lutter activement contre le changement climatique, le climat de Paris pourrait être celui de la Sologne, un peu plus au sud, certes, mais pas si loin néanmoins.

Une carte de similarité climatique pour le climat dans 60 ans

L’interface utilisateur permet aussi de visualiser ces changements d’une autre manière : outre la ligne reliant la ville sélectionnée à son équivalent climatique futur, l’appli peut afficher une carte de similarité climatique montrant les variations géographiques. La taille des cercles sur la carte indique la qualité de la correspondance, les plus grands cercles signalant des correspondances moins précises.

Cette application constitue donc un outil précieux pour sensibiliser le public aux impacts concrets du changement climatique et souligne l’urgence d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’application le montre : agir aura des effets certains sur notre qualité de vie dans un demi-siècle.

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