Une frange tendance pour redonner confiance aux femmes atteintes de cancer

À 27 ans, Julie Meunier apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein de stade III. Elle se renseigne et découvre que son corps va changer, à commencer par sa chevelure qui, petit à petit, va disparaître complètement suite à la chimiothérapie. 
 
Après avoir essayé différentes perruques, elles ne se reconnaît pas et ne se sent pas à l’aise. Elle retrouve de vieux foulards, qu’elle se noue sur la tête en y fixant une frange. Et là, elle sent le regard des autres changer. Elle n’est plus une fille malade, mais une “fille avec du style”.
    

“Je ne supportais pas la perruque. Je m’étais créé cette alternative pour mon propre confort et j’avais des compliments de tout le monde”, se souvient-elle.

    
C’est ainsi qu’est née la marque Les Franjynes : des franges à associer à des turbans ou bonnets pour les femmes et les enfants touchés par l’alopécie (la chute totale de cheveux).  
    

“Les franges tiennent toutes seules sur la tête grâce à un système que nous avons inventé et breveté. De cette manière, elles peuvent être mises avec n’importe quel turban”.

     
Ses turbans sont thermorégulants, c’est-à-dire qu’ils s’adaptent à la température corporelle et ils ne provoquent pas de transpiration.

Retrouver la sensation de se coiffer

Chez les femmes, se sont 185 500 nouveaux cas de cancer, tout type confondu, qui sont décelés chaque année, selon l’étude “Les cancers en France en 2017” réalisée par l’Institut national du cancer. Autant de clientes potentiellement intéressées par des alternatives à la perruque conventionnelle, souvent coûteuse. 
    

“Les perruques coûtent entre 300 et 3 000 euros. La combinaison frange plus turban la plus chère coûte seulement 120 euros”, détaille la fondatrice.

    
Les différents turbans sont vendus sur le site en ligne à partir de 40 euros et les franges à 50 euros. La combinaison est donc entièrement remboursée par la sécurité sociale qui accorde 125 euros aux personnes touchées par un cancer pour l’achat d’une prothèse capillaire.
 
La marque propose 8 coloris de franges différents et 3 formes allant des cheveux raides aux bouclés. Des tutos sont également disponibles pour apprendre à nouer son turban de 7 manières différentes, pour chaque jour de la semaine. 
    

“Même si je n’avais plus de cheveux, je voulais me coiffer différemment tous les jours. Les turbans ont un aspect thérapeutique, on retrouve la sensation de se coiffer. Alors qu’avec une perruque, il faut la coiffer sur un mannequin pour ne pas l’abimer”, raconte Julie.

    
Depuis le lancement du site internet et du Showroom à Nice en juin 2017, Les Franjynes ont reçu plus de 3 000 commandes.

Une entreprise sociale et solidaire

En 2018, 5 % du chiffre d’affaire mensuel de l’entreprise était reversé à la recherche contre le cancer. Cette année, cette somme servira à créer une bourse qui subventionnera des projets de lutte contre le cancer choisis par Julie.
 
Par ailleurs, la production des turbans est réalisée par un atelier de femmes malades ou handicapées en réinsertion professionnelle situé à la frontière belge. “Je voulais que l’humain soit au cœur de mon projet”, explique-t-elle.
 
La marque Les Franjynes a notamment remporté en novembre dernier l’Award de l’Innovation Altruiste et l’Award du Public lors de la 9ème édition des Profit for non profit Awards, qui récompensent des entreprises altruistes.

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