Crowdfunding : “Hellomerci va dépasser Kisskissbankbank”

Hellomerci est la dernière venue chez Kisskissbankbank. Pouvez-vous nous rappeler le rôle de cette plateforme de crowdfunding ?

Hellomerci répond aux carences de Kisskissbankbank (KKBB). Avec KKBB, nous avons favorisé l’émergence de projets artistiques, créatifs, ou innovants. Mécaniquement, cela laissait de côté les projets plus ordinaires, les besoins de financements ponctuels, au quotidien. Nous avons décidé d’y remédier en lançant Hellomerci. La plateforme permet à tout un chacun de solliciter un financement auprès de sa communauté proche. Un étudiant peut y trouver de quoi finir son mémoire, un plombier payer un nouveau véhicule, etc. Nous avons laissé tomber le système de contreparties propre à KKBB pour adopter un système de prêt à taux zéro, plus en phase avec les logiques de micro-entreprenariat à l’œuvre sur Hellomerci. Proposer à ses financeurs un remboursement en croissants, dans le cas d’un boulanger, cela n’aurait pas fonctionné.

Il y a donc complémentarité entre les deux plateformes ?

Nous avons affaire à des projets très différents de ceux que nous avions l’habitude de côtoyer sur KKBB. Plus simples, plus sociaux, parfois plus humains. Il y a quelques jours, durant une présentation publique de projets que nous organisions, une certaine Annie  a fait pleurer toute la salle en expliquant comment un petit prêt avait pu sauver son exploitation agricole, en installant des tunnels à tomates, et permis d’embaucher un employé !

Un outil de financement idéal pour les projets qui ont un ancrage territorial.
 
Les gens qui financent sur Hellomerci sont les plus souvent des proches, qui appartiennent à la communauté affective de celui qui sollicite le prêt. Cette communauté peut parfois aussi être géographique : comme les habitants d’un quartier qui soutiennent l’ouverture d’un commerce, d’une crèche ou encore d’une Ruche Qui Dit Oui (point de vente directe pour les petits producteurs agricoles). C’est un outil de financement idéal pour les projets qui ont un ancrage territorial.

Quel regard portez vous sur cette première année d’existence ?

Nous sommes très satisfaits ! Plus de 2 000 projets ont été présentés, dont près de 200 sont en ligne. Pour un total de 400 000 euros, soit quatre fois plus que KKBB durant sa première année d’existence. Plusieurs mentors nous ont rejoint dans l’aventure, comme La Banque Postale, qui prend en charge notre commission sur tous les projets agricoles, ou le parc naturel des Chevreuse, qui fait de même pour les demandes de financement sur son territoire.
 
Sur quelle croissance tablez vous ? 

Nous comptons doubler la mise chaque année. Et c’est raisonnable. Car à terme, je crois que Hellomerci va dépasser Kisskissbankbank. Le nombre de projets créatifs et culturels à financer en France est limité. Par contre, absolument tout le monde peut avoir besoin d’un micro-prêt pour financer son permis, son électroménager, un déplacement. Le potentiel de croissance de Hellomerci est donc énorme. L’enjeu est désormais de réussir à se faire connaître auprès du plus grand nombre de personnes possible.

Nous comptons doubler la mise chaque année. Et c’est raisonnable.

Côme Bastin
Journaliste We Demain
Twitter : @Come_Bastin

=> Un an d’hellomerci en une infographie

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