Partager la publication "La génération “co” prépare l’avenir au OuiShare Fest"
L’événement n’en est qu’à sa deuxième édition. Inconnue il y a cinq ans, l’économie collaborative progresse aujourd’hui un peu partout dans le monde, à raison de 25 % de croissance par an. Le magazine américain Forbes estime son poids à 3 milliards d’euros en 2013. Certains la définissent comme le fait de préférer l’usage et le partage d’un objet ou d’un lieu à sa possession. D’autres parlent d’un changement structurel dans notre manière de « faire société », rendu possible par le numérique. De « la naissance d’un nouveau modèle de production et de consommation horizontal, qui s’appuie sur des communautés connectées », selon Rachel Bostman, l’auteure du livre culte Ce qui est à moi est à vous : la montée de la consommation collaborative, qui a listé les fondements de cette nouvelle société en ouverture de l’événement.
Voir notre entretien avec Rachel Bostman, réalisé lors du OuiShare Fest : « La confiance sera la nouvelle monnaie du XXIe siècle »
Communautés connectées
Parmi les têtes d’affiches, on croise aussi Michel Bauwens, théoricien belge du pair-à-pair, Neal Gorenflo, fondateur du magazine américain Shareable ou Lisa Gansky, auteure de Why the Future of Business is Sharing (Pourquoi l’avenir du business est le partage). À coté de ces « penseurs », bon nombre d’entreprises s’expriment sous le chapiteau : Uber (covoiturage), Airbnb (location d’appartements ou de maisons entre particuliers), Kisskissbankbank (financement participatif), Mutinerie (co-working), La ruche qui dit Oui ! (achat groupé aux petits producteurs et fermiers)…
Vidéo : Interview de Benjamin Tincq, cofondateur du collectif OuiShare © Marlène Haberard
Durant son troisième jour, le festival s’ouvre au public, avec différents évènements satellites. Les OuiShare Awards, un concours de projets, récompensent Copass, le pass unique donnant accès à tous les espaces de co-workings et autre tiers-lieux. La « Sharing Fair » permet d’entrer en contact avec des porteurs de projets innovants et de participer à des jobs-datings auprès de certaines start-ups de l’économie collaborative. Enfin, la OuiShare Love Party invite tous les participants à danser jusqu’au petit matin sur la de la techno « chamanique », pour clore l’édition.
« Génération co » ?
De qui la « génération co » est-elle le nom ? De Morgane, déçue par ses études en école de commerce, qui voit dans l’économie collaborative et sa nébuleuse de start-ups une « façon plus intelligente de mettre ses cours à profit que de finir dans la finance ». De Jay, qui vit dans un camion et parcourt la France pour aider les particuliers à monter leurs propres éoliennes et devenir producteurs d’énergie. De Pierre-Dimitri, jeune manager de Uber France, engagé dans une guerre législative contre les taxis qui contestent le droit aux particuliers de devenir chauffeurs. De Hans, qui gère un site d’échange d’objets entre particuliers, venu de San Francisco pour participer au festival en tant que bénévole.
Le périmètre de l’économie collaborative est mouvant. Pas un mois sans qu’une nouvelle start-up ou un nouveau projet ne vienne redessiner ses contours. Se balader au OuiShare Fest, c’est rencontrer la diversité de ces communautés le plus souvent connectées virtuellement et qui se voient agrégées, pendant trois jours, dans un espace physique. « Les premiers retours que nous font les participants ne portent pas tant sur le contenu des conférences, que sur le plaisir de rencontrer en chair et en os des gens aussi divers qu’intéressants, raconte Benjamin Tincq. On a vraiment envie que le OuiShare Fest devienne le rendez vous annuel de toute cette communauté. » Cela semble bien parti pour.
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