Partager la publication "Muhammad Yunus, le “banquier des pauvres” qui cartonne à Wall Street"
L’implantation aux États-Unis de la Grameen Bank a démarré en janvier 2008. Avec la crise, des millions d’Américains se sont retrouvés au chômage. Au plus fort de la déflagration financière, entre 2008 et 2009, la première économie mondiale a détruit, en quatre mois seulement, 663000 emplois, le chômage atteignant 8,5 % – son plus haut niveau depuis novembre 1983. En avril 2009, 14,5 millions d’Américains avaient perdu leur travail. Aujourd’hui, le gouvernement peut souffler : la courbe du chômage est repassée sous la barre des 10 millions. Mais la situation n’est pas réjouissante pour autant : un Américain sur sept vit sous le seuil de pauvreté. Dont une majorité de femmes et un enfant sur cinq.
B.a.-ba du management
Le principe est simple : pour sortir de la précarité, une femme souhaite créer sa propre entreprise. Elle s’adresse à la Grameen America. Pendant une semaine, les membres de l’institution vont la former aux b.a.-ba du management et de la gestion d’entreprise. En retour, elle reçoit la somme nécessaire pour démarrer, soit un microcrédit de 1 500 dollars (un peu plus de 1 000 euros) en moyenne. Ensuite, l’entrepreneure et la banque ont rendez-vous chaque semaine pour faire le point, évaluer les avancées, affronter les difficultés, trouver les solutions et envisager les marges de progression. Et ce pendant un, deux ou trois ans, selon les besoins.
Jamais, depuis six ans, une organisation de microfinance n’avait enregistré autant de demandes sur le sol américain. La Grameen America a attribué pas moins de 140 millions de dollars (100 millions d’euros) à plus de 23 000 femmes ; et permis de créer 25 000 emplois. La banque, qui avait démarré modestement dans le Queens, dispose désormais d’antennes dans d’autres quartiers de New York, mais aussi à Indianapolis, Los Angeles, San Francisco, Boston, Austin, etc.
Dîners en ville
« Message inique »
Début avril, la femme d’affaires Andrea Jung a rejoint la Grameen America pour en prendre la présidence. « C’est une excellente nouvelle, assure Yunus, car de par son expérience, depuis vingt ans, à la tête du groupe Avon [une entreprise américaine de cosmétiques, parfum et accessoires], et son engagement pour la promotion des femmes, elle va nous permettre d’accélérer notre développement. » L’objectif du Prix Nobel de la paix 2006 est parfaitement énoncé : « Que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs, le modèle est valable partout dans le monde. Le microcrédit est une force réelle de changement de société. »
Isabelle Lefort
Journaliste We Demain
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