Très haut débit et très bons fromages : le new deal 2.0 de l’Auvergne

Le Cantal, les volcans… Et la fibre optique.  Après avoir été première région européenne haut-débit en 2009, l’Auvergne ambitionne de devenir la première de France très haut débit. 971 millions d’euros vont être investis par la région pour couvrir la majeure partie de son territoire à l’horizon 2025.
 
« À Paris ça coule de source, ici c’est un choix », explique Jean Pinard, délégué Général d’Auvergne Nouveau Monde, la marque créée pour communiquer sur son modèle de développement auvergnat. Dans l’une des régions les plus vides et montagneuses de France, un tel investissement ne coule en effet pas de source. « Au XXe siècle, on désenclavait un territoire avec une autoroute en asphalte. Au XXIe, c’est avec les autoroutes de l’information ». Le ton est donné : finie l’époque Michelin, place à l’économie de l’immatériel pour faire entrer l’Auvergne dans le monde d’après.
 
À l’ère du marketing territorial, le « Pays Vert » veut utiliser le numérique comme levier de développement, d’attractivité et de qualité de vie. Car avec l’essor du Cloud et du télétravail, la proximité avec la capitale est un impératif moindre. Mi-novembre, le Conseil Régional a lancé un « new deal Auvergne  » en proposant de prendre en charge une partie des frais de logement des néo-arrivants. La région a également lancé un partenariat avec Ulule pour favoriser le financement participatif des porteurs de projets. « La couverture Internet de l’Auvergne est l’une des meilleures de France. Il y a ici beaucoup d’entreprises complémentaires à la nôtre dans le secteur des NTIC, avec des loyers beaucoup plus bas », explique Steny Solitude, président Fondateur de Perfect memory, une start-up de « web sémantique » qui a récemment choisi quitter la région parisienne.
 
[Vidéo : le plan Auvergne très haut débit]

Délaissée au profit des les grandes villes après les trente glorieuses, l’Auvergne peut désormais attirer une population dynamique, créative et de plus soucieuse de son cadre de vie. Paysages préservés, villes à tailles humaine, sources thermales, agriculture de qualité… 70% des Auvergnats le jugeraient « excellent », selon l’institut Ipsos. « Cela a été un vrai argument pour déménager les équipes » raconte Steny Solitude. « Il y a une forme d’anti-Bretagne dans le modèle Auvergnat », assure de son coté Jean Pinard. « Avoir été préservé du développement agricole productiviste d’après guerre nous permet d’offrir de l’espace et du temps à nos habitants. »

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