Partager la publication "Colori, une méthode pour apprendre aux enfants à coder sans écran"
Inspirées de la pédagogie Montessori, les formations s’organisent autour de plusieurs pôles de jeux : des mosaïques et des autocollants par exemple pour découvrir le système binaire, ou un robot sur un tapis pour comprendre la programmation. Plus de 10 000 enfants ont aujourd’hui bénéficié de la méthode “Colori”, dans des écoles ou des centres de loisirs.
Amélia Matar nous en dit plus sur cette nouvelle méthode d’apprentissage.
- We Demain : Pourquoi former les enfants si jeunes au numérique ?
Amélia Matar : J’ai travaillé pendant de nombreuses années dans le secteur et j’ai pris conscience de l’impact très fort du numérique sur notre société. Il va transformer 40 % des métiers d’ici 2030… Il faut donc préparer les enfants à ce bouleversement. Quand mon fils est né, il m’a paru essentiel de lui donner des clefs de compréhension.
En faisant des recherches, je suis tombée sur les travaux passionnants de Kimberly Smith, chercheuse au MIT Media Lab et fondatrice de Learning Beautiful, avec laquelle nous collaborons depuis. J’ai également été inspirée par les ouvrages de Linda Liukas, une auteure, développeuse, illustratrice très talentueuse, que COLORI a eu la chance d’accueillir récemment.
- Pourquoi apprendre à coder sans écran ?
– Du matériel esthétique et attrayant pour donner envie aux enfants de le manipuler
– Nous proposons également aux enfants une vision globale du numérique avant d’entrer dans les détails. Cette démarche est typique de l’approche Montessori.
- Quels sont les premiers résultats de vos ateliers ?
Notre initiative auprès des jeunes enfants est récente et il existe très peu d’approches similaires, nous avons donc peu de recul sur le sujet. En revanche, il existe des études qui montrent qu’introduire la technologie dès le plus jeune âge, favorise des vocations auprès de populations sous-représentées dans les métiers du numérique : les femmes et les personnes issues de milieux défavorisés.
Globalement, nous observons que les enfants sont friands de nos activités. Ils sont contents de revenir et certains aimeraient que cela dure plus longtemps !
- Le contenu de vos formations est-il supervisé par des professionnels du monde de l’informatique ?
Oui tout à fait, l’intégralité de nos formations et des activités proposées aux enfants sont validées par un ingénieur en informatique. Nous sommes aussi très proches d’Aurélie Jean, scientifique numéricienne de renom, avec laquelle nous échangeons régulièrement.
- Comment se mettent en place les ateliers ?
Nous travaillons avec 14 communes au sein de centres de loisirs publics. Nous prenons contact avec les mairies ou recevons leur demande puis mettons en place des formations pour les animateurs de centre de loisirs ou pour les enseignants. Nous avons rencontré plusieurs fois le ministère de l’Education Nationale qui a manifesté beaucoup d’enthousiasme vis-à-vis de notre démarche.
- Quels sont vos projets à venir ?
Notre démarrage est rapide et nous sommes ravies de susciter tant d’enthousiasme. Les communes avec lesquelles nous avons travaillé en 2018 ont toutes choisi de travailler à nouveau avec nous en 2019. C’est un signal très fort pour nous.
Après avoir publié un coffret avec les éditions Eyrolles en 2019, nous prévoyons de publier un cahier d’activités avec les éditions Larousse au printemps 2020. Nous allons également proposer aux parents qui cherchent des solutions éducatives dans ce monde numérique, un podcast en partenariat avec Yunikon Production.