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Halt ô Stop, du covoiturage spontané, low-tech et artisanal

Billom (Puy-de-Dôme, 63) – Auvergne-Rhône-Alpes – Comment se déplacer quand on habite une commune dans la banlieue de Clermont-Ferrand et qu’on a raté son bus ? L’autostop semble l’idée la moins onéreuse et la plus simple. Mais pour rendre le système plus simple et plus sécurisé, Loan Momboisse a eu l’idée de son concept “Halt ô Stop”. Une initiative qui fait écho à Rezo Pouce dont WE DEMAIN vous avait déjà parlé par le passé.

Quand il était lycéen, il avait pris l’habitude de faire du stop quand les horaires des transports en commun de la région ne correspondaient pas à ses impératifs. Il a eu l’idée d’un concept pour inciter à la mobilité locale partagée. Pas d’appli, pas d’inscription, pas d’électricité… mais du bon vieux bois et un peu d’huile de coude. Un service gratuit et ultra-simple mais qui peut grandement faciliter la vie de certaines et certains.

C’est ainsi que sont nés d’abord quatre panneaux en bois (du chêne local) répartis sur la commune de Billom et qui permettent d’indiquer la destination souhaitée dans les environs. Mieux qu’un nom griffonné sur un bout de carton.

Après avoir cofondé son association, il a créé, avec l’aide d’une amie et de son père, ce mobilier urbain d’un nouveau genre. Il en détaille le fonctionnement :

Pour l’ôtô-stoppeur, l’utilisation est très simple :

  • Il choisit sa destination grâce au catalogue de destinations situé à l’arrière du panneau.
  • Il positionne sa destination sur la main de notre mascotte ôtô en la faisant tourner sur le tube de bois.
  • Il n’a plus qu’à pointer sa destination et à la ranger dès qu’un ôtô-mobiliste s’arrête pour l’aider.

Lever les biais et les peurs avec une solution low-tech

“Le service consiste surtout à lever les biais et les peurs ; nous voulons remoderniser le stop”, explique Loan Momboisse à Tikographie. Et d’ajouter : “Le parti-pris était d’être low-tech, gratuit et en libre service pour être accessible à tous.” Ces panneaux sont également des boussoles pour autostoppeurs et conducteurs : ils sont installés dans des zones sans risque.”

En 10 mois, quelque 500 utilisations sont recensées par l’association. Jeunes sans permis, seniors ayant des difficultés à se déplacer ou en difficulté financière, les profils sont variés mais le service répond à un vrai besoin. Et vient sécuriser l’autostop. “Quand on fait du stop, on a tendance à avancer, dans l’idée qu’on se rapproche un peu de sa destination. Mais c’est idiot : on finit par se retrouver dans des endroits où les voitures ne peuvent pas s’arrêter ; ça devient dangereux. Avec Halt ô Stop, les panneaux sont implantés dans des endroits sécurisés et l’autostoppeur n’est pas tenté de s’en éloigner.”

halt ô stop
Un des panneaux de l’association Halt ô Stop, installé dans le massif du Sancy. Crédit : haltostop.fr

Depuis l’expérimentation à Billom, 54 panneaux ont été déployés en deux ans dans le Massif du Sancy, le Genevois Français ainsi qu’autour de Billom. Une carte interactive pour découvrir l’ensemble des panneaux implantés est disponible sur le site de l’association.

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