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Aux P’tits Pois : une association solidaire pour manger mieux 

🥕 “Qui veut du romarin ? Christina vient de me dire que c’était bon pour soulager les jambes !”, lance Stéphanie, amapienne. Comme chaque mercredi soir, les 27 adhérents que compte l’AMAP “Aux P’tits Pois” se succèdent pour récupérer leur panier de légumes frais. Ce mercredi 6 septembre 2023, la distribution se tenait derrière la paroisse de Saint-Françoise de Sales de Clamart.  En Ile-de-France, il existe plus de 400 Amap. Les consommateurs s’engagent à s’abonner à un panier hebdomadaire garantissant aux producteurs un revenu régulier.

🥦 L’acheteur peut déguster des produits frais, locaux, cultivés grâce à une agriculture à taille humaine sans impact négatif sur l’environnement. Mais dans l’Amap de Clamart, on ne vient pas juste chercher des denrées… Il est 18 h 15, l’heure de venir récupérer ses légumes. Après avoir inscrit leurs présences, les amapiens ne s’empressent pas de charger leurs caddies de légumes de saison mais plutôt de prendre le temps de se saluer, d’échanger les nouvelles estivales et de la rentrée… Pendant ce temps-là, les enfants jouent entre eux au ballon.

En 2023, WE DEMAIN a noué un partenariat avec le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ). Quinze jeunes journalistes en contrat de professionnalisation ont travaillé à la production d’une série d’articles autour des initiatives dans les territoires. Retrouvez ici l’ensemble des sujets publiés sur la question.

Le panier de légumes frais à 3,50€ 

👍 Dès sa création en septembre 2022, Aux P’tits Pois se voulait être solidaire. Née d’une initiative des habitants du Haut Clamart dont des personnes en précarité, Aux P’tits Pois bénéficie du soutien du Secours Catholique. Retraité, mère célibataire, étuduaints… l’Amap de Clamart est ouvert à tout type de public.

amap aux p'tits pois
Tous les mercredis, les amapiens « Aux P’tits Pois » de Clamart viennent récupérer leurs paniers de légumes à des tarifs plus avantageux. Crédit : Fanny Tual.

💶 Ici, le grand panier coûte 28€ et le petit est à 17€. “C’est la situation économique de la ferme qui permet de fixer le prix des paniers. Généralement, un demi-panier correspond à la consommation d’une/deux personnes et le panier complet convient à une famille ou un petit foyer qui cuisine beaucoup de légumes”, informe Emilie Guillemain, chargée d’accessibilité alimentaire.

“Rendre accessible à tous une alimentation digne

🥗 “L’idée, c’est de rendre accessible à tous une alimentation digne”, enchérit Guy Marguerite, bénévole du projet. Ceux qui le peuvent paient leur panier 1€ de plus. De son côté le Secours Catholique avance le coût des paniers solidaires. En retour, les amapiens aidés règlent à la structure seulement 20 % du prix du panier. Quatre familles sont ainsi soutenues par la petite communauté. “Si c’est encore trop cher, elles peuvent même payer en plusieurs fois”, ajoute Jérôme Leparmentier, salarié au Secours Catholique. 

🥒 Arrivé en juillet dernier, Sophie (le prénom a été changé) fait partie des personnes aidées. Elle paie son panier hebdomadaire 3,50€. “Tout le monde est très accueillant, et je me suis sentie rapidement intégrée”, sourit la jeune femme. Jusqu’à son arrivée dans l’Amap, Sophie ne mangeait pas de légumes, trop chers pour son petit budget. “Nous avons le droit à des légumes différents chaque semaine. Maintenant, je sais ce que c’est des tétragones. (rires).” 

Un groupe WhatApp culinaire

📱 “Aux P’tits Pois” a même son groupe WhatsApp. “Nous échangeons souvent des messages entre nous, notamment lorsqu’on ne sait pas cuisiner tel ou tel aliment”, sourit Stéphanie, avec son sac de farine à la main. Une autre manière, selon elle, pour que chacun se sente intégré au groupe quelle que soit sa situation.

🍉 Tandis que certains papotent et s’échangent des recettes, Christina, retraitée, distribue les légumes. “C’est un vrai moment d’échange et de convivialité. Il n’y a pas de gènes entre nous, bien au contraire !”, dit-elle en train de découper une pastèque. “Le but, c’est de ne pas savoir qui est aidé ou non. Nous tenons à ne pas stigmatiser les personnes entre elles”, confirme une amapienne.

“C’est important de bien nourrir tout le monde”

🫑 Radis, mesclun, poivrons, carottes… Autant de légumes disponibles et fraîchement cueillis à la ferme Les trois parcelles à Yèvre-la-Ville (Loiret). Engagé lui aussi contre la précarité, Simon Ronceray, à la tête de la structure maraîchère, livre une partie de ses produits bio toutes les semaines. « Je fournis également deux antennes du Restos du Coeur et une autre Amap. Distribuer nos légumes à des personnes précaires, ça a du sens pour nous. C’est important de bien nourrir tout le monde », insiste le jeune homme entre deux commandes. 

Les personnes aidés par l’Amap de Clamart paient 20 % du prix du panier. Crédit : Fanny Tual.

🌶️ Aux P’tits Pois n’est pas la seule Amap en Île-de-France à proposer des tarifs solidaires à certains de ses membres. Quelques-unes sont co-financées par le Crous pour venir en aide aux étudiants. Dans l’Amap bio de Sceaux, huit familles en situation de précarité paient le demi-panier entre 3€ ou 6€ pour une valeur de 12€. A Clamart, les amapiens réfléchissent d’ailleurs à la meilleure façon d’augmenter le nombre de bénéficiaires de leurs paniers solidaires. “Notre modèle actuel fonctionne, car le complément est subventionné par le Secours Catholique. A l’avenir nous essayerons d’avoir des financements du CCAS, de la ville de Clamart, etc.”, conclut Guy Marguerite. 

📌 Infos Pratiques : 
340 avenue du Général de Gaulle. 92140 Clamart. Plus de renseignements au 06 80 17 87 70. Retrouvez la liste des AMAP en IDF sur le site : https://amap-idf.org 

Autrice : Fanny Tual

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