Toutes les initiatives dans les territoires
Été 2023 : comment les festivals franciliens ont tenté de réduire leur empreinte carbone
🍺 Limiter son empreinte carbone en se rendant à un festival, c’est possible. Et non, il ne suffit pas de payer 1 ou 2€ la consigne de sa pinte ni d’utiliser des toilettes sèches pour faire une vraie bonne action pour l’environnement. En juin 2023, Greenpeace a publié un guide de conseils à appliquer pour réduire son impact écologique tout en faisant la fête.
🎸 L’ONG conseille de “se rendre à un festival en transports peu polluants, manger végétal, utiliser des contenants réutilisables ou encore choisir un festival à taille humaine”. Entre greenwashing et réelles initiatives, les festivals franciliens sont aujourd’hui forcés de passer à la vitesse supérieure pour se mettre à l’heure de la transition écologique.
En 2023, WE DEMAIN a noué un partenariat avec le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ). Quinze jeunes journalistes en contrat de professionnalisation ont travaillé à la production d’une série d’articles autour des initiatives dans les territoires. Retrouvez ici l’ensemble des sujets publiés sur la question.
La musique déclare l’état d’urgence climatique
♻️ Solidays, We Love Green ou encore Rock en Seine : trois des plus gros festivals estivaux d’Île-de-France ont signé la charte Music Declares Emergency, qui regroupe un large panel de professionnels de la musique. La signer engage les festivals à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de façons concrètes. Depuis sa création, le festival We Love Green alerte sur le dérèglement climatique et met en place initiatives, ateliers et conférences afin de sensibiliser le public et les professionnels de l’industrie.
🥑 Cette année, pour la première fois, la restauration du festival était 100 % végétarienne, contre 50 % lors des éditions précédentes. Une initiative qui “a permis de diviser par 6 les émissions de CO2 pour la partie restauration”, explique Marianne Hocquard, Responsable RSE et production développement durable du festival, qui est en train de finaliser le bilan carbone de celui-ci. Pour le calculer, les prestataires s’engagent notamment à fournir toutes les données de provenance, de transformation ou de transports de leurs produits.
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Plus de sobriété et des artistes qui viennent en train
🔋 Plus ambitieuse et autre nouveauté 2023, We Love Green a également mis en place une limite de puissance énergétique afin d’éviter les shows particulièrement gourmands en énergie — une mesure qui vient s’associer à l’alimentation de certaines scènes à l’aide panneaux photovoltaïques ou de carburants biodégradables. Les scénographies et jeux de lumières trop clinquants sont ainsi limités. Une clause dans les contrats impose également aux artistes de remettre aux organisateurs les données relatives à leurs déplacements.
🚄 Si aucune contrainte ne leur a encore été imposée, les musiciens sont fortement encouragés à limiter leurs voyages en avion pour assurer leur prestation. Parallèlement, un partenariat avec la SNCF a été mis en place pour offrir une alternative aux transports aériens aux artistes et leurs équipes. “Ça a bien marché pour deux équipes qui envisageaient de venir en avion. C’est vingt personnes, mais c’est déjà une première victoire”, se félicite Marianne Hocquard.
💡 À Rock en Seine, le festival a réduit sa consommation énergétique de 10 % par rapport à l’édition 2022 grâce à des carburants de synthèse et l’utilisation de l’électricité verte. Un audit énergétique doit être réalisé prochainement pour optimiser le dispositif lors des prochaines éditions.
“I Feel Fool” à Solidays
🍛 Au festival Solidays, qui prend place chaque été sur les pelouses de Longchamp, l’accent a aussi été mis sur l’offre de restauration, grâce à la création cette année d’un Label “I Feel Food”. Celui-ci permet une alimentation plus responsable et permet de différencier 4 offres : bio, circuit court, végétarien et commerce équitable.
🚮 Les restaurateurs sont accompagnés et audités pendant tout le festival. Ils doivent aussi respecter des clauses environnementales concernant la gestion des déchets ou encore la réduction des emballages.
Le Cabaret Vert et les Transmusicales de Rennes, deux exemples à suivre
🚌 Si les festivals franciliens confirment ou initient leur transition, parfois tardive, vers une organisation plus écologique, d’autres le font depuis bien longtemps. C’est notamment le cas du Cabaret Vert qui se déroule chaque été à Charleville-Mézières. Focalisé depuis la reprise post-Covid en 2022 sur une stratégie bas carbone, le festival s’est attaqué cette année à la question des transports.
🚆 Puisque le festival se déroule en centre-ville à 15 minutes à pied de la gare SNCF, beaucoup de personnes viennent à pied. Mais pour ceux qui viennent de plus loin, le Cabaret Vert a mis en place cette année des lignes de bus depuis Paris, Metz, Lille ou encore Bruxelles. En partenariat avec la SNCF, ils ont également mis en place des trains de nuit pour les festivaliers qui logent entre Charleville-Mézières et Sedan, explique Jean Perrissin, responsable développement durable. Et puisque l’alimentation est le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, le festival a tenté de sensibiliser le public aux conséquences de la consommation et surtout de la production de viande en affichant des indicateurs d’impact carbone sur chaque stand.
✈️ Si les festivaliers et les organisateurs font attention à leur empreinte carbone, l’engagement des artistes est un levier majeur. À Rennes, le festival des Transmusicales qui a lieu chaque hiver regorge de groupes émergeants venus des quatre coins du monde. “Avant, on avait tendance à privilégier des artistes émergents qui ne venaient se produire que chez nous, concède Erwan Gouadec, directeur du festival. On a renoncé à cette règle pour que des artistes qui viennent de l’autre bout du monde pour les Trans Musicales (avec l’empreinte carbone qui va avec) puissent en profiter pour trouver d’autres dates.” En clair, un vol en avion = plusieurs concerts en France ou en Europe.
🇫🇷 En Centre Val-de-Loire, le festival de musiques électroniques Cocorico a carrément fait le choix de programmer exclusivement des artistes venus de la région ou des régions alentours. Et si la programmation de We Love Green peut parfois sembler similaire à celle d’autres festivals européens, c’est tout simplement parce que le festival a mis en place un partenariat avec ces festivals, afin d’offrir une mini-tournée aux artistes… et ainsi, de ne pas les faire venir en Europe pour un seul concert !
Autrice : Lucyle Espieussas
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