Toutes les initiatives dans les territoires

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Girls on Wheels : une safe place pour rouler ensemble et gagner en autonomie 

🚴🏼‍♀️ “Je suis une collègue de Valérie [adepte des sorties du groupe, ndlr], elle m’a proposé de venir ce soir alors j’ai ressorti mon vieux vélo et me voilà”, plaisante Rosy, venue à son tout premier “ride” avec les G.O.W. Il est 21h, au métro Cité à Paris (1er), lorsque le groupe des Girls On Wheels commence petit à petit à se constituer. Iels arrivent chevauchant leur vélo. Tous les modèles sont les bienvenus (vélos de route, cargos, VTT de ville) tout comme les cyclistes, selon les niveaux annoncés à l’avance par les organisatrices.

🟢 “Je ne fais jamais de vélo habituellement. Mais ce soir je me suis motivée !”, continue Rosy, vêtue d’un gilet jaune pour l’occasion. L’organisation avait prévenu via les réseaux sociaux : “C’est la rentrée ! Demain on roule vert, idéal pour venir une première fois”. Trois niveaux sont proposés : vert, orange et rouge. Toutes et tous réuni(e)s sous la même envie de rouler, ces rencontres hebdomadaires sont aussi l’occasion de s’inspirer et de tester de nouveaux usages et pratiques cyclistes.

GOW
Les GOW partent pour un ride dans Paris. Une mappeuse se trouve devant et une autre personne ferme le cortège pour la sécurité. Crédit : Constance Georgé.

En 2023, WE DEMAIN a noué un partenariat avec le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ). Quinze jeunes journalistes en contrat de professionnalisation ont travaillé à la production d’une série d’articles autour des initiatives dans les territoires. Retrouvez ici l’ensemble des sujets publiés sur la question.

“C’est une safe place”

🚨 “On fait de notre mieux pour que ce groupe soit une safe place du vélo dans lequel on se sente en sécurité pour rouler dans Paris”, explique Anaïs, membre du staff. Le groupe roule en mixité choisie, c’est-à-dire ouvert à toutes et tous sauf aux hommes cis-genre, à part quelques fois dans l’année. Pour ses adhérent(e)s, cela permet notamment de se réapproprier l’espace urbain.

GOW
Le groupe attend que tout le monde arrive. C’est l’occasion de discuter et de se retrouver. Crédits : Constance Georgé

🚲 “Aujourd’hui quand tu te déplaces seul à vélo, que ce soit en ville ou à la campagne, les autres usagers de la route ne te considèrent pas, estime Anaïs. Quand tu es une femme ou une minorité de genre à vélo… alors tu n’es plus rien.” Dans le groupe, nombreuses sont celles à avoir été confrontées, lorsqu’elles roulaient seules, à des remarques, comportements ou insultes sexistes et misogynes. À quarante, c’est une autre histoire. 

Le vélo, un moyen de sociabiliser 

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Le groupe attend que tout le monde arrive. C’est l’occasion de discuter et de se retrouver. Crédits : Constance Georgé

🍻 Partager ses déboires du quotidien mais aussi ses récits de sorties cyclistes, trinquer et progresser ensemble. C’est aussi cela que les participantes viennent chercher au sein du groupe. “C’est notamment Anaïs qui m’a convaincu de participer à ma première alleycat (course à vélo), et ça arrive régulièrement que des personnes mettent un mot sur le groupe : ‘Je vais rouler demain, qui veut venir ?'”, partage Anne-Louise. Si le groupe est notamment un espace pour se rencontrer, se retrouver, se motiver mutuellement, il est aussi un moyen pour certain(e)s de découvrir de nouvelles pratiques cyclistes et sportives.

🚵🏾‍♀️ “Le gravel par exemple [un vélo de route adapté aux chemins, NDLR], la piste ou la longue distance, cite Anaïs, autant de choses que l’on ne ferait pas forcément au-delà du vélo-taff.” Les GOW organisent parfois des rides “spéciales”, hors de Paris, pour aller découvrir l’Ile-de-France à vélo, mélanger urbex et sortie gravel dans la forêt. “Être chez les GOW, confie Anne-Louise, ça m’a appris ce que c’était de rouler ensemble et de prendre soin de chacun.”

Un tremplin pour gagner en autonomie et progresser

Gapette GOW
Anne-Louise, une des organisatrices, lors d’une alleycat arbore une gapette GOW. Crédit : Constance Georgé.

🗺️ Outre les rides du mercredi, les participant(e)s donnent une place essentielle au vélo dans leur vie. Aller au travail à vélo, aller faire ses courses en cargo quand c’est possible et même… voyager sur plusieurs centaines de kilomètres pour rendre visite à des amis. C’est le cas de Anne-Louise : “Sur une carte de France, j’ai placé là où habitent mes amis et c’est comme ça que je crée mes voyages. C’est clairement un moyen de sociabiliser tout en me dépassant.” 

⏱️ Anaïs a également commencé à faire de la longue distance par l’intermédiaire des GOW. Depuis, c’est presque une habitude du dimanche pour la parisienne. “Idem pour la piste, c’est par le groupe que j’ai eu l’idée d’aller rouler à la Cipale (Club de vélo de piste à Paris) pour la première fois, raconte-t-elle. J’ai aussi fait le parcours de Paris-Roubaix avec une amie. On est allé jusqu’au bout… on était si fières !” 

⚙️ Enfin, retrouver et rouler avec les GOW est aussi l’occasion pour certain(e)s de s’initier à la mécanique : “J’aime transmettre mes connaissances en réparation et entretien de vélo, se réjouit Anne-Louise. Apprendre à changer une chambre air toute seule, ça fait aussi partie de la progression et de la recherche d’autonomie !”

Autrice : Constance Georgé

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